Jésus est venu libérer les captifs nous annonce l'évangile. Nous le savons et nous avons tous vécu cette réalité d'une manière vivante, concrète, sur bien des points dans nos vies personnelles. Il est temps de le vivre également au niveau de nos rassemblements.
Les assemblées évangéliques aujourd'hui ont un fonctionnement calqué sur le modèle religieux catholique dont elles sont issues via la réforme protestante : Culte/Messe, Sermon/Prédication, Chants à la guitare/Cantiques à l'orgue, Quêtes / Dîmes, Dogmes / Doctrines... Ce fonctionnement est comme une sorte de boite, une box, dans laquelle nous nous sommes formatés depuis des siècles, dans laquelle nous nous sommes laissés formater. C'est un formatage de la pensée tout comme des pratiques du rassemblement. C'est un formatage psychologique qui nous éloigne de la vie spirituelle en Christ. Jésus reprochait aux chefs religieux de son époque de ne pas entrer dans le Royaume de Dieu et d'empêcher ceux qui veulent y entrer d'y avoir accès, ce constat s'applique tout aussi bien de nos jours.
Comme le dit judicieusement Guillaume Anjou, la pratique courante des églises ayant un schéma d'écoute passive du « pasteur » chaque dimanche nous conditionne et nous prépare a accepter la domination de « gourous » qui se croient serviteurs de Dieu. Si nous fonctionnions différemment, en communauté de discernement, les chefs dominateurs et les gourous divers n'auraient pas de réponse de notre part, ni d'emprises sur nous. Si cela marche c'est parce que nous avons été depuis longtemps habitués à croire qu'on doit écouter passivement un chef surélevé et lui faire confiance (cela remonte jusqu'aux papes et évêques des IVe Ve siècle) parce qu'il aurait lui l'onction et la connaissance dont nous sommes demandeurs. Rappelons que dans la Seconde Alliance le seul qui ait l'onction c'est Jésus. Christ signifie « oint », celui qui a, seul, l'onction de Dieu. Or, nous sommes tous en Christ et pas quelques chefs seulement.
Le formatage des box dans lesquels nous sommes ne concerne pas seulement la pratique des rassemblements mais aussi notre manière de penser, de comprendre, de voir, cela affecte notre rapport à l'autre, notre rapport à l'autorité, notre perception du monde et de la société. Le formatage de nos box fausse également notre compréhension des enseignements de la Bible. C'est toute notre vision qui est cloisonnée dans nos box, une vision qu'on croit biblique mais qui n'est pas forcément la pensée de Christ. A force de nous répéter continuellement certains points, toujours de la même manière, avec citations de versets, on croit que cela est vrai, on croit que c'est fondé sur les Ecritures et bien souvent ce n'est pas le cas. On doit creuser, questionner. Nous avons le plus grand mal à retrouver la vision juste des apôtres, ce qu'ils voulaient dire exactement dans leurs lettres et les évangiles parce qu'on nous a appris à les lire et les comprendre d'une certaine manière et pas d'une autre. On a formaté notre lecture, notre compréhension des textes. C'est l'une des choses les plus grave qui arrive à l'église. On défend ainsi des compréhensions évangéliques issues de nos box en croyant défendre la « saine doctrine ».
Nous devons briser les schémas formatés et sortir de nos box pour rechercher une vie spirituelle véritable, communautaire, saine, libre, riche, abondante, sans obligation ni poids inutile. Une vie communautaire qui nous permettrait une croissance intérieure et relationnelle, une véritable communion, une plus ample connaissance de Dieu et une plus juste compréhension des enseignements de Jésus et des apôtres. C'est toute notre vision des Ecritures qui doit être renouvelée. Nous sommes captifs de nos propres conception. Jésus est venu libérer les captifs que nous sommes.
Didier Millotte – Août 2015
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