jeudi 6 juin 2019

Genèse chapitre 1 verset 1, "Au commencement".

Il y a longtemps que je réfléchis aux trois premiers chapitres de la Genèse, que je lis et que j'étudie ces textes pour en creuser le sens et les richesses, pour mieux en saisir certains détails, pour être éclairé sur certaines réalités. Au fur et à mesure des années, et maintenant des décennies, ce travail de recherche et de méditation fait éclore une compréhension plus juste en ce qui concerne le dessein de Dieu (YHWH) et la nature humaine. Une perspective se dessine qui trouve ses confirmations et ses échos dans les évangiles ("l'heureuse annonce", "bonne nouvelle") et les épitres de Schaoul de Tarse dit Paulus (l'apôtre Paul. Paulus signifie "le petit"). J'aime mettre entre parenthèses le vrai sens de certains termes ou leur forme d'origine quand je le peux, cela alourdi les articles mais c'est important de comprendre que nos termes courants ne sont pas forcément juste et qu'ils sont le fruit de l'histoire qui nous a précédée, notamment du catholicisme régnant sur l'Europe et imposant traductions, interprétations et doctrines. A ce sujet vous pouvez lire mon article sur les mots de la Bible qui n'ont pas été traduits. 

En regardant ces textes des trois premiers chapitres de Genèse nous allons voir comme nous avons mal interprété certains éléments, comme on leur a donné un sens superficiel ou comment on en a tiré des conclusions étroites ou erronées. C'est d'abord en assistant aux conférences de Serge Tarassenko que j'ai pu entendre des réflexions utiles et profondes sur ces textes des Ecritures. Je conseille vivement d'écouter les enseignements de Serge que vous trouverez en lien dans la colonne de droite de ce blog. 

Genèse 1;1 
Cela est souvent traduit par "Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre." ou "... les cieux et la terre." 
Les cieux et la terre = devraient être compris comme étant le visible et l'invisible. On retrouve ces notions dans les paroles de Paulus = "Car c'est en Lui qu'on été créées toutes choses dans les cieux et sur la terre, les visibles, les invisibles." Colossiens 1;16. Dans ce même chapitre, Paulus mentionne "l'image visible du Dieu invisible." au verset 15. J'en parlerai quand j'aborderai le verset 26 de Genèse 1 = "Faisons l'Homme à notre image."

Au commencement (Bereshit en hébreu) 
Serge Tarassenko explicitait souvent le sens profond de l'hébreu en reformulant les versets qu'on connait par coeur tellement on les a entendu, et ce toujours dans les mêmes traductions, dans les mêmes formulations, or, ce dont nous avons besoin c'est de toucher le sens plutôt que de répéter des mots mécaniquement. Ce n'est pas parce qu'on répète des mots qu'on en saisi le sens profond ou subtil ou figuré, surtout pour des textes hébreux écrits il y a plusieurs milliers d'années ou des textes grecs pensés en hébreu (pour la nouvelle alliance, le nouveau testament). Serge nous enseignait que "bereshit" pouvait signifier "Par un principe et pour un principe". C'est ainsi que l'a traduit en latin Jérôme de Stridon vers l'an 400 = "In principio". Paulus nous parle de ce "principe", ce "commencement", en Colossiens 1;18 (il faut lire tout le chapitre) = "Il est le commencement." Traduit ainsi par André Chouraqui = "Il est en tête." Et en Colossiens 1;16 on trouve ce principe = "Tout a été créé par Lui et pour Lui..."

André Chouraqui s'approche bien de ce sens en traduisant "bereshit" par "Entête" (En tête). J'aime bien ce terme, il rappel une entête de lettre. Une entête de lettre n'est pas le commencement de la lettre mais l'origine de la lettre, son cadre, son sceau, son autorité.

J'aime aussi cette approche du terme béréshit = "Pour commencer Dieu créa le ciel et la terre." ("Pour commencer Dieu créa les choses visibles et les choses invisibles). On verra en réfléchissant aux "jours" (ères) de la création que ce qui est décrit dans les trois premiers chapitres de la Genèse n'est que le commencement de la création et non pas sa totalité. La création, le projet de YHWH, n'abouti pas à la fin de la sixième ère comme on a pu le croire mais à la fin de la septième, l'ère qui n'est pas encore à son terme. L'aboutissement de la création n'est pas le premier "adam" (le premier état de la nature humaine) mais le second adam (le second état de la nature humaine manifesté en Ieschoua, Jésus). Nous sommes dans un univers en train d'être créé, l'église (mauvaise traduction d'Ekklesia en grec qui devrait se traduire par "communauté") est en train d'être bâtie. Voir mon article dans ce blog "Dieu n'a pas fini de créer". Mais, je vais trop vite... 

Créa (bara en hébreu) 
André Chouraqui nous dit dans ses commentaires (lire "Entête", le livre de ses commentaires sur toute la Genèse) que le verbe "bara" en hébreu a "valeur d'imparfait désignant un fait encore inachevé..." Notre erreur a été de comprendre que la création était terminé au commencement avec un couple premier. Nos conceptions, trop influencées par le monde grec antique et trop encrées dans le catholicisme qui a mélangé des pensées polythéistes et bibliques, se sont bien éloignées de l'hébreu. Les apôtres comprenaient surement mieux que nous le sens de ces textes fondateurs.

Prochain article = Genèse 1;1 = "Elohim".
Puis, sur le reste du chapitre 1.