Lorsque les
apôtres étaient là, ils enseignaient l'Eglise parce qu'ils avaient
reçu la révélation de Dieu concernant la seconde alliance et la
nouvelle création en Jésus-Christ. Ils enseignaient et corrigeaient
les erreurs, combattaient les dérives, gnostiques ou autres, qui se
présentaient à ceux qui, issus du judaïsme ou du paganisme,
découvraient la vie spirituelle et le Royaume de Dieu.
Après la
mort des apôtres, ceux qui avaient reçu leur enseignements
directement ont continué l'oeuvre, l'annonce de l'évangile et le
développement des communautés. Ils étaient les premiers disciples
des apôtres et les dépositaires de leurs écrits (notre actuel
Nouveau Testament). Cette génération fidèle, souvent martyr,
disparue à son tour. Le monde changeait, on passait de la fin de
l'empire romain au Moyen-âge, on évoluait du grec au latin,
l'église dérivait petit à petit, lentement, peut-être
imperceptiblement. De fausses doctrines se mettaient en place, des
mélanges se faisaient, notamment entre des notions du paganisme et
l'enseignement contenu dans les écrits des apôtres, du paganisme et
des philosophies grecques. On perdait petit à petit le sens de ce
que voulait dire les apôtres dans leurs épitres et leurs évangiles,
on perdait de vue la signification de la première alliance, on
perdait le sens de la pensée hébraïque transmis en langue grecque,
on perdait le grec comme nous nous avons perdu notre latin.
Progressivement, le catholicisme se mit à régner sur l'Europe et à
définir le christianisme, drainant avec lui ses mélanges, ses
erreurs, ses incompréhensions, ses interprétations, ses
malhonnêtetés et ses égarements. Sa vision éloignée de celle des
apôtres devint la norme.
Le
catholicisme mis en place un certain nombre de fonctionnements et de
croyances sans rapport avec la pensée des apôtres et sans fondement
biblique. Un de ces principes, qui a imprégné les églises jusqu'à
notre époque, c'est le fait que la Bible ne pouvait être lue,
comprise et interprétée par le peuple. Pour la comprendre et
l'enseigner, il fallait des personnes consacrées à cela, des
professionnels, un clergé sur une estrade. Ce clergé dominant
lisait la Bible et en donnait l'interprétation, la manière de la
comprendre, la manière de l'appliquer, sans confrontation ni remise
en question possible. Chacun devant écouter et croire ce qu'on lui
disait du haut de la chaire.
Martin
Luther et d'autres sont arrivés et ont remis en questions
certains dogmes, certaines croyances, certaines pratiques de l'église
de leur temps. Ils ont entrepris un travail d'éclairage et de
réforme salvateur mais hélas incomplet. Ils n'ont pas tout corrigé,
ils n'ont pas tout ramené à la pensée des apôtres comme on a pu
le croire. Si ils ont redécouvert la notion de prêtrise
universelle, la prêtrise de chaque personne en Christ, mettant ainsi
fin aux prêtres dirigeants des paroisses et enseignants les
Ecritures, ils n'ont pas réussi toutefois à ce que cette réalité
soit vécu comme au temps des apôtres. En effet, aujourd'hui encore,
dans les assemblées évangéliques, le même principe demeure : des
« professionnels » étudient les Ecritures et en donnent
les explications selon leurs convictions personnelles et selon les
doctrines de leur mouvement. Ce principe, issu du catholicisme, est
perpétué aujourd'hui par la pratique de la prédication du dimanche
matin et par l'autorité (une autorité institutionnelle et non pas
spirituelle) que donne un titre de pasteur et une position de
dominant sur un peuple. Tout comme dans le catholicisme à l'époque,
la plupart des chrétiens écoutent ce qu'on leur prêche et le
croient, c'est tout. Si il ne faut pas soupçonner le mal, il se peut
toutefois que de grandes erreurs continuent à nous être enseigées,
et pour le voir, il nous faut sortir d'une attitude de réception
passive et revenir à un travail d'étude actif. Dans cette idée, on
fait souvent référence aux juifs de Bérée qui vérifiaient si ce
qu'on leur disait était exact. C'est une référence saine. Ils se
plongeaient dans les Ecritures pour discerner ce que l'apôtre Paul
leur annonçait.
Aujourd'hui,
il nous faut sortir complètement de ce principe catholique ancestral
: il n'y a pas de clergé professionnel dans l'Eglise de Christ dans
la pensée de Dieu pour son peuple et il ne doit pas y en avoir.
Chacun possède l'Esprit et la Parole, chacun se doit d'étudier, de
chercher, de trouver le sens des Ecritures, de le confronter avec ce
que comprennent les autres, et d'appliquer pour sa vie ce que Dieu
lui montre. Cela ne peut pas se faire d'une manière isolée ou
supérieure, bien évidemment, mais plutôt en interaction avec
l'ensemble du Corps, les frères et soeurs de différents horizons
(et non pas seulement avec ceux qui pensent la même chose que vous
et qui ne connaissent que l'unique son de cloche, toujours le même,
tinté tout les dimanches matins de la même estrade.)
L'Eglise a
besoin d'une nouvelle réforme, elle doit retrouver la vision des
apôtres, le sens exact de leur pensée, l'ampleur glorieuse de la
seconde alliance. Pour cela nous devons cesser de croire un « clergé
professionnel » qui nous dit comment comprendre et comment
penser et comment vivre. Nous devons étudier les Ecritures par
nous-mêmes et nous attendre à ce que Dieu nous instruise selon sa
pensée et nous guide dans ses voies.
Didier
Millotte – Août 2015
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