dimanche 11 septembre 2016

La question des mots non traduits...

 Quand on traduit un texte d'une langue à une autre on se doit d'en traduire tous les mots sauf les noms propres. Nos Nouveaux Testaments (les textes de la seconde alliance) en français sont des traductions des textes grecs des premières communautés chrétiennes. Or, certains mots du Nouveau Testament n'ont pas été traduits alors que les noms propres, eux, ont été transformés. 

Par exemple : dans l'Ancien Testament, il est fait mention du Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob alors que dans le Nouveau Testament il nous est présenté "l'épitre de Jacques" et non de "Jacob". Mais Jacques ne s'appelait pourtant pas Jacques, il s'appelait Jacob, "Iacobos" dans le texte grec. De même "Marie" ne s'appelait pas "Marie" mais "Mariam" dans le texte grec. Dans le même sens, Jésus ne s'appelait pas "Jésus" mais portait un nom hébreu puisqu'il est né en Israël, de parents Galiléens et non pas grec (Sa mère, ses frères, ses disciples, ses admirateurs et ses contradicteurs ne le nommaient pas par un nom grec) : Ieschoua, qui a été transcrit "Iesous" dans les textes grec du N.T. Etrangement le "a" a disparu, le "a" de Yahwe ? Qu'on trouve aussi dans "Alleluia" ("de l’hébreu הללויהhal’lúyah, hallelujah (« Louez Yah »), composé de הללוhal’lú (« louer ») et יהyah, abréviation poétique de Yahvé." Source Wiktionnaire)

Pourquoi ne pas avoir garder les noms tel qu'on les trouve dans les manuscrits grecs ? Pourquoi n'avoir pas gardé les noms hébreux puisqu'ils étaient hébreux, Galiléens, Judéens ?

Mais il y a plus intriguant que cela. Certains mots communs, qui ne sont pas des noms propres, n'ont pas été traduits : christos, ekklesia, angelos, diabolos, satanas, musterion... "Christos" en grec ne signifie pas "christ" mais "oint", le mot "christ" n'a pas de sens en soi en français. Quand on dit "Jésus-Christ" on a presque l'impression qu'il s'agirait de son nom. Mais "christ" n'est pas un nom. "Christ" est une transcription, une "francisation" du terme grec. De même "église" n'est pas la traduction de "ekklesia" mais simplement un "copié-collé" du mot grec. La traduction serait plutôt "communauté" ou "assemblée" ou "rassemblement". "Musterion" n'est pas traduit non plus mais transcrit en français par "mystère". Or, le sens du mot mystère est le contraire du mot grec "musterion" qui se traduit par "secret", un secret révélé comme le dit Paul en Colossiens 1;26. Et un secret révélé n'a plus rien de mystérieux parce que son sens est mis en lumière. Le terme "angelos" ne signifie pas "ange" mais "messager", le terme "satanas" ne signifie pas "satan", le terme "diabolos" ne signifie pas "diable".

Pourquoi donc ces mots, qui ont un sens dans les textes grecs, dans la pensée des auteurs du Nouveau Testament, n'ont-ils pas été traduits ? Le sens que nous leur donnant aujourd'hui en les lisant non-traduits dans nos Bibles françaises est-il bien le même sens que leur donnait leurs auteurs ?

Sur les traductions : http://www.universdelabible.net/les-traductions-de-la-bible/histoire-de-traduction
A lire aussi : "Le Christ hébreu" de Claude Tresmontant.


5 commentaires:

  1. Excellent !

    Fernando, les Écritures saintes.

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  2. C’était un des points les plus importants de notre travail à accomplir. Cela n'a pas été facile pour certains, mais à force de persévérer, cela est devenu une évidence pour l'équipe entière. Le plus gros du travail a surtout été d'enlever des Écritures, les mots latins. Lire les Écritures de la façon qu'on les a traduites, va être pour certains, quelque chose de nouveau; comme s'ils ne les avaient jamais lus.

    Un renouveau pour un nouveau départ, et pour certains, un changement pour une nouvelle vie.

    Une chose est sûre; les réactions vont être des plus vives; que ce soit être pour, ou contre. C'est ainsi que les hommes et les hommes réagissaient par rapport au Messie. Soit, il devient notre ami, soit il devient notre ennemi; il n'y a pas de milieu. Pourtant, les bibles d'aujourd'hui mettent d'accord toutes les dénominations et tous les milieux religieux; alors qu'entre eux, ils sont en désaccord. Cela est des plus paradoxal, et des plus troublant. Ce monde ne tourne pas rond.

    Au plaisir mon ami, et passe une bonne fin de semaine.

    Fernando.

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  3. Bonjour Didier,
    Je tombe sur une mini explication dans wikipédia. Je l'ai trouvée intéressante. Ce qui n'explique pas du tout, pourquoi, les noms propres ne sont pas maintenus dans leur langue d'origine.

    Texte écrit par????

    Je crois qu'il y a une grave confusion entre translittération et transcription.
    Translittération : à chaque lettre de la langue source, je fais correspondre une et une seule lettre dans la langue cible.
    Transcription : je transcrits tant bien que mal les caractères de la langue source en caractère intelligibles dans la langue cible.
    Maintenant, voyons avec un exemple :
    évangile : du grec εὐαγγέλιον ----> euaggelion (translittération) ; evangelion (transcription).
    Or, et c'est là ou j'ai raison, dans les étymologies, on translittère, on ne transcrit pas.

    Lien: https://fr.wiktionary.org/wiki/Discussion_Annexe:Translitt%C3%A9ration/grec_ancien



    (…) Le terme hébreu traduit dans le Nouveau Testament par charis est chén, que l’on retrouve dans le nom propre Jochanân – Jean en français – signifie « JHVH, le Seigneur, fait grâce » ( Johann en allemand, John en anglais) (cf. Jér., xl, 15 ; xli, 11, etc.).

    Lien: http://www.universalis.fr/encyclopedie/grace/1-de-l-etymologie-aux-donnees-bibliques/

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  4. Bonjour,
    Merci. ça à l'air intéressant.
    J'aimerais bien saisir mais je n'ai pas bien compris l'explication par rapport au mot français utilisé dans nos versions (qui en fait n'est pas un mot français mais grec). "Evangelion" n'est pas plus compréhensible en français que le mot grec d'origine ne l'est pour quelqu'un qui ne comprend pas le grec, il est lisible dans notre alphabet mais pas compréhensible dans son sens. La transcription rend le mot prononçable en français mais pas compréhensible pour autant. Dans l'exemple donné le terme utilisé dans les traduction de la langue cible est "évangile" et non pas euaggelion ni evangelion. Donc ? "Evangile" serait-il une francisation de la transcription ? Ou une transcription de la transcription ?

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