lundi 12 septembre 2016

La question du contexte...

L'une des grandes erreurs que nous avons fait dans la lecture des Ecritures, la Bible, a été d'en lire des versets, des passages, en ne tenant pas compte du contexte dans lequel ils ont été dit ou écrit. On tire un verset, un groupe de versets, on ne sait pas ce qui est dit avant, on ne sais pas ce qui est dit après, on ne sait pas à qui cela s'adressait précisément, de quel sujet cela traite, de quel problème cela parle, on le prends sans y réfléchir, comme une vérité absolue qu'on applique à tout le monde et en toute circonstance. Rappelons que la Bible n'a pas été écrite avec des versets et que chaque phrase n'est pas un slogan pour justifier ou défendre nos croyances, nos doctrines, nos convictions, nos dogmes. La Bible est intelligente, elle a un sens précis. Son sens se comprends avec l'aide du contexte que nous devons connaître pour ne pas mal interpréter ce qu'on voulu dire ceux qui parlaient ou écrivaient. Jésus ne dit pas la même chose à ses disciples et aux pharisiens, Paul distingue quand il parle des chrétiens hébreux ou des chrétiens issus du monde polythéiste. Quand Jésus dit certaines choses à ses disciples, cela ne concerne pas forcément tous les disciples de Jésus dans toutes les époques mais ceux qui allaient devenir les apôtres, ceux qui connaissaient la loi de Moïse et pratiquaient le sabbat, la paque, qui allaient fonder les premières assemblées.

Quelques exemples simples : On entend souvent dire que Dieu ne voulait pas qu'Adam et Eve mange de l'arbre de la connaissance pour qu'ils n'accèdent pas à la connaissance. C'est faux. Le texte parle précisément de « la connaissance du bien et du mal » et non pas de la connaissance intellectuelle ou de la connaissance des Arts ou de la métallurgie. Il ne s'agit pas de n'importe quelle connaissance, il s'agit de quelque chose de bien précis. Sans cette précision, on élabore des conceptions fausses basées sur notre imagination et nos interprétations. 

Dans l'évangile, quand Jésus dit : « Soyez comme ce petit enfant... » il parle d'humilité, il n'encourage pas à être faible, simpliste ou ignorant comme un enfant. L'apôtre Paul dira plus tard : « Soyez des Hommes » et reprochera à certains d'être des personnes immatures ne pouvant recevoir que du lait. 

Dans Hébreux 6, quand il est question du salut et d'avoir goûté à l'évangile et de l'avoir rejeté : à qui s'adresse l'auteur de cette épitre ? Aux hébreux ou à tous les chrétiens non-juifs qui allaient connaître l'évangile dans les siècles à venir ? Bien sur, ce n'est pas parce que cette lettre s'adresse aux hébreux qu'elle n'a rien à nous enseigner aujourd'hui, mais elle explique le salut dans un cadre précis à ceux qui connaissent et suivent la loi de Moïse. C'est dans ce cadre là qu'hébreu 6 prends son sens, parce qu'Israël a vu l'évangile sans l'avoir reçu (à part un certains nombre de personnes y compris des prêtres du temple et des pharisiens).

Dans 1 corinthiens 11, Paul parle à une église qui vivaient des dérèglements, cette situation ne concerne pas toutes les assemblées du monde. De même pour les Galates concernant les questions d'obéissance à la loi de Moïse. 

Dans Matthieu 24, on attribue souvent à la fin du monde des phrases qui parlent en réalité de la destruction du temple de Jérusalem, ce temple qui était le coeur de la vie des judéens dont étaient les disciples de Jésus de cette époque (voir le verset 1). 
Le livre de l'Apocalypse parle-t-il de la fin des temps ? Ou de la fin de la première alliance, de la fin du temple, de la destruction de Jérusalem dont parle le début du chapitre 24 de Matthieu ? Quels sont les mots clés du texte qui peuvent nous éclairer à ce sujet ?

Le contexte premier et majeur des évangiles c'est Israël, la loi de Moïse, le temple. C'est dans ce contexte là que Jésus parle du Royaume de Dieu, c'est à des disciples de ce contexte là qu'il enseigne. Dans tout le Nouveau Testament, le contexte majeur est la fin de la première alliance (et l'opposition que cela engendre) qui annonce une nouvelle création en Jésus le messie.

Lorsque vous lisez une épitre de Paul, lisez en même temps les passages des Actes des apôtres où Paul est passé dans la ville en question, regardez qui étaient les premiers disciples, quels étaient leurs difficultés et leur cadre, étaient-ils juifs sous la loi de Moïse ou seulement non-juifs, ou les deux. Quelles conséquences cela avait-ils dans les sujets traités par Paul dans ses lettres ? Quand Paul dit « nous » parle-t-il d'Israël ? Des chrétiens hébreux ? De tous les chrétiens ? Quand il dit « vous » parle-t-il des chrétiens issu du monde non-juifs ou simplement des personnes à qui il s'adresse ?

Chaque passage des Ecritures à un contexte et en faire abstraction peut nous tromper sur le sens de ce qui est dit. Posons-nous des questions simples : Qui parle et à qui cela s'adressait-il ? Quand cela a-t-il été écrit ? Que se passait-il ? De quoi est-ce que cela parle exactement ? Que disent les phrases avant et après ? Quelle est la pensée de tout le passage, du chapitre, du livre ? 

A lire à ce sujet, le chapitre « La bible n'est pas un puzzle » du livre de Frank Viola : « Le christianisme paganisé » :
https://bereenne.wordpress.com/2016/07/26/la-bible-nest-pas-un-puzzle/

2 commentaires:

  1. Bonjour il est évident que les versets ne peuvent pas être sortis du contexte cependant lorsque vous parlez des ecritures il serait deja souhaitable de ne plus emoloyé certains mot telque ancien testament ou nouveau testament car si l'on veut donner des lecons en matière de comprehension des ecritures il faut commencer soit même à ne laisser aucun détail nous aiguiller pernicieusement sur une fausse comprehension

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  2. Oui, effectivement, les termes "Ancien Testament" et "Nouveau Testament" n'ont pas de sens précis en français, ça vient du latin. Nous devrions expliquer qu'il s'agit de la première alliance et de la seconde alliance d'Israel, voire de l'alliance renouvellée. Mais on peut aussi utiliser parfois des termes du français courant pour que chacun comprenne de quoi on parle. On ne précise pas chaque mot et on ne précise pas toutes les notions dans un seul article. Et ici, personne ne donne de leçon.

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