samedi 3 septembre 2016

La question des langues...

On sait que les livres de l'Ancien Testament sont écrits en hébreu et en araméen - deux langues proches - dans le cadre du peuple d'Israël et que le Nouveau Testament est écrit en grec à une époque où cette langue est celle des peuples de l'Empire Romain, du pourtour de la méditerranée où l'évangile se répand par de petites communautés grandissantes. Mais si le grec est la langue des écrits qui nous restent de cette époque concernant les évangiles et les épitres, la langue maternelle de Jésus, de ses premiers disciples, des apôtres, jusqu'à Schaoul de Tarse (dit "Paulus" le petit) n'était pas le grec mais l'hébreu et l'araméen. Si les évangiles ont été écrits en grec, quand Jésus s'entretenait avec Nicodème, ils ne se parlaient pas en grec mais en hébreu ou en araméen. Quand Jésus enseignait à des hébreux dans le temple de Jérusalem, il ne parlait pas en grec mais en hébreu ou en araméen. Quand les pharisiens s'adressaient à Jésus, il ne le faisait pas en grec mais en hébreu ou en araméen. Quand Jésus parlait à ses disciples dans la chambre haute, il n'avait aucune raison de parler grec, il était Judéen et parlait à des Judéens. De même quand il enseignait le sermon sur la montagne, quand il parlait dans la synagogue ou avec Marthe et Marie. Ainsi, les évangiles écrits en grec nous traduisent de l'hébreu/Araméen ce que ce sont dit des Judéens en Galilée, en Judée, à Jérusalem il y a 2000 ans.

En ce qui concerne le livres des Actes des Apôtres, il se trouve des moment où les protagonistes parlaient grec, comme Paul à Athènes, parce que ses interlocuteurs n'étaient pas Judéens, mais aussi en hébreu : Actes 22;2 : "... quand ils entendirent qu'ils s'adressait à eux en langue hébraïque..." Le livre des Actes est donc aussi une traduction en grec de certaines paroles dites en hébreu ou parfois en araméen.

En ce qui concerne les épitres de Pierre, Jean, Jacques, Paul, Jude, il faut bien se rappeler qu'ils étaient Judéens et que leur langue maternelle n'était pas le grec. Ils pensaient premièrement en hébreu ou en araméen, deux langues proches. Dans certaines de ses épitres, quand Paul dit que la signature est de sa main c'est que le reste du texte était écrit par quelqu'un d'autre, peut-être Timothée, et que Paul avait dicté sa lettre comme cela se faisait couramment dans l'Antiquité. Peut-être même la dictait-il en hébreu et son compagnon la traduisait en l'écrivant pour des non-juifs. Ainsi, toute la pensée du Nouveau Testament n'est pas une pensée grecque, issue du monde et de la philosophie grec mais d'Israël, d'hébreux né d'hébreux. Les mots, leur sens, doivent être comprit dans le cadre de la pensée hébraïque et non pas grecque ni Européenne, ni catholique, ni contemporaine. Le terme "logos" par exemple doit être compris comme le "davar" hébreu et non pas comme un concept grec. 

Pour cette raison nous devons chercher le sens hébraïque des textes du Nouveau Testament. Nous en avons trop aujourd'hui une compréhension occidentale, d'une Europe issue du monde grec, avec ses concepts gnostiques et philosophiques que ne partageaient pas les hébreux, même quand ils écrivaient en grec. Nous devons chercher à retrouver le sens des Ecritures tel que les apôtres le pensaient et non pas tel qu'on nous l'a enseigné après des siècles de catholicisme déformant et de protestantisme qui n'a pas tout réformé. 

A lire à ce sujet : "Le Christ hébreu" de Claude Tresmontant

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