jeudi 18 août 2016

Une Eglise étrangement préoccupée par le terrestre.


  Il est étonnant de voir, quand on y réfléchi de près, comme l'église d'aujourd'hui est préoccupée par les choses terrestres. Que ce soit la bénédiction ici en terme matériel - travail, maison, carrière, progrès en tout genre, acquisitions diverses, santé physique - que ce soit au sujet d'Israël et de l'actualité politique du monde, que ce soit au sujet de l'expression du péché sous toutes ses formes dans notre société, que ce soit au sujet du développement de l'oeuvre dans laquelle on se trouve - l'oeuvre visible, une croissance mesurable, quantifiable, les réunions, le nombre de personnes, les finances, la multitude des activités.

Toutes ces choses ne sont pas mauvaises en soi, bien sur, elle ont leur place, mais il semblerait qu'elles aient pris une importance démesurée, peut-être même la première place, et qu'elle continuent à occuper nos pensées, nos discussions, nos méditations, nos prises de paroles, nos écrits, nos engagements, nos actions au delà du raisonnable et de l'utile. Qu'elle que soit ces « choses », elles ont ceci en commun qu'elles sont terrestres. Elles sont en interaction avec le monde passager dans lequel nous sommes, qui est toujours secondaire par rapport à la construction du royaume céleste et éternel de Dieu. Finalement, serions-nous encore de ce monde contrairement à ce qu'on prétend ? Comment le fait de ne pas être de ce monde peut-il bien se traduire dans nos pensées et nos vies quotidiennes ? Comment cela peut-il modifier nos centres d'intérêts, notre vision, nos discussions, nos projets, nos désirs, nos organisations, nos prières, nos actions, nos oeuvres, notre vie quotidienne ?

Les premiers chrétiens étaient-ils focalisés sur des choses terrestres ? Et Jésus ? Et les apôtres ? Si l'on regarde de quoi parlent les lettres des apôtres que nous avons dans le Nouveau Testament, les textes de la nouvelle alliance, que pouvons-nous souligner ? Visiblement, ils parlent peu des biens matériels, ils parlent peu des situations politiques et sociales de leur époque, ils parlent peu d'Israël, ils parlent peu de la situation moral de l'empire romain. Peu, très peu. Mais alors de quoi sont rempli ces épitres ? De quoi parlent-elles ? Sur quoi les apôtres focalisaient leur pensée et leur enseignements, leurs désirs, leurs exhortations, leur être et leur vie ? Sur le royaume de Dieu ! Sur Christ ! Sur la croissance spirituelle des personnes constituant les églises et les conditions de cette croissance.

Qu'est-ce qui nous préoccupe vraiment aujourd'hui ? Qu'est-ce qui nous importe le plus ? La connaissance de Dieu, la croissance en Christ, la vie spirituelle ou une multitude d'autres choses secondaires, passagères et terrestre ?

Je ne dis pas qu'il faille ne pas s'intéresser du tout à ces « choses » mais j'ai peur qu'on ne s'intéresse plus guère qu'à ça et que cela ne laisse plus de place pour ce qui devrait être primordial, pour le plus important. Qu'est-ce qui embrase notre coeur et le consume ? Le règne de Dieu, parvenir à la stature de Christ ou les choses terrestres d'un monde et de systèmes chrétiens qui passent et dont il ne restera rien ?


Nous devrions nous préoccuper de la croissance spirituelle des personnes au lieu des réunions et des programmes d'églises, de l'oeuvre de Dieu au lieu de l'égarement de ce monde. Mais c'est moins quantifiable, moins visible, donc plus difficile, je le conçois bien. Cette croissance spirituelle, ce Royaume n'a pas de cadre maîtrisable. Pourtant, nous pouvons soit travailler à l'organisation et au développement d'une église terrestre ou bien à la croissance d'une vie spirituelle pour les personnes. Pour cela, il nous faut certainement être centré sur Christ, son oeuvre accomplie, sa présence, sa vie, sa pensée, plutôt que sur d'autres choses qui ne sont finalement que le prolongement de nous-mêmes et l'expression de notre chair, c'est-à-dire de notre vie humaine. Revoyons ce qu'enseignent les apôtres. Soyons occupé par Christ et le Royaume de Dieu. Croissons en Lui.

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