Il
est étonnant de voir, quand on y réfléchi de près, comme l'église
d'aujourd'hui est préoccupée par les choses terrestres. Que ce soit
la bénédiction ici en terme matériel - travail, maison, carrière,
progrès en tout genre, acquisitions diverses, santé physique - que
ce soit au sujet d'Israël et de l'actualité politique du monde, que
ce soit au sujet de l'expression du péché sous toutes ses formes
dans notre société, que ce soit au sujet du développement de
l'oeuvre dans laquelle on se trouve - l'oeuvre visible, une
croissance mesurable, quantifiable, les réunions, le nombre de
personnes, les finances, la multitude des activités.
Toutes
ces choses ne sont pas mauvaises en soi, bien sur, elle ont leur
place, mais il semblerait qu'elles aient pris une importance
démesurée, peut-être même la première place, et qu'elle
continuent à occuper nos pensées, nos discussions, nos méditations,
nos prises de paroles, nos écrits, nos engagements, nos actions au
delà du raisonnable et de l'utile. Qu'elle que soit ces « choses »,
elles ont ceci en commun qu'elles sont terrestres. Elles sont en
interaction avec le monde passager dans lequel nous sommes, qui est
toujours secondaire par rapport à la construction du royaume céleste
et éternel de Dieu. Finalement, serions-nous encore de ce monde
contrairement à ce qu'on prétend ? Comment le fait de ne pas être
de ce monde peut-il bien se traduire dans nos pensées et nos vies
quotidiennes ? Comment cela peut-il modifier nos centres d'intérêts,
notre vision, nos discussions, nos projets, nos désirs, nos
organisations, nos prières, nos actions, nos oeuvres, notre vie
quotidienne ?
Les
premiers chrétiens étaient-ils focalisés sur des choses terrestres
? Et Jésus ? Et les apôtres ? Si l'on regarde de quoi parlent les
lettres des apôtres que nous avons dans le Nouveau Testament, les
textes de la nouvelle alliance, que pouvons-nous souligner ?
Visiblement, ils parlent peu des biens matériels, ils parlent peu
des situations politiques et sociales de leur époque, ils parlent
peu d'Israël, ils parlent peu de la situation moral de l'empire
romain. Peu, très peu. Mais alors de quoi sont rempli ces épitres ?
De quoi parlent-elles ? Sur quoi les apôtres focalisaient leur
pensée et leur enseignements, leurs désirs, leurs exhortations,
leur être et leur vie ? Sur le royaume de Dieu ! Sur Christ ! Sur la
croissance spirituelle des personnes constituant les églises et les
conditions de cette croissance.
Qu'est-ce
qui nous préoccupe vraiment aujourd'hui ? Qu'est-ce qui nous importe
le plus ? La connaissance de Dieu, la croissance en Christ, la vie
spirituelle ou une multitude d'autres choses secondaires, passagères
et terrestre ?
Je
ne dis pas qu'il faille ne pas s'intéresser du tout à ces
« choses » mais j'ai peur qu'on ne s'intéresse plus
guère qu'à ça et que cela ne laisse plus de place pour ce qui
devrait être primordial, pour le plus important. Qu'est-ce qui
embrase notre coeur et le consume ? Le règne de Dieu, parvenir à la
stature de Christ ou les choses terrestres d'un monde et de systèmes
chrétiens qui passent et dont il ne restera rien ?
Nous
devrions nous préoccuper de la croissance spirituelle des personnes
au lieu des réunions et des programmes d'églises, de l'oeuvre de
Dieu au lieu de l'égarement de ce monde. Mais c'est moins
quantifiable, moins visible, donc plus difficile, je le conçois
bien. Cette croissance spirituelle, ce Royaume n'a pas de cadre
maîtrisable. Pourtant, nous pouvons soit travailler à
l'organisation et au développement d'une église terrestre ou bien à
la croissance d'une vie spirituelle pour les personnes. Pour cela, il
nous faut certainement être centré sur Christ, son oeuvre
accomplie, sa présence, sa vie, sa pensée, plutôt que sur d'autres
choses qui ne sont finalement que le prolongement de nous-mêmes et
l'expression de notre chair, c'est-à-dire de notre vie humaine.
Revoyons ce qu'enseignent les apôtres. Soyons occupé par Christ et
le Royaume de Dieu. Croissons en Lui.
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