samedi 2 juillet 2016

Un plus grand salut

Dans beaucoup de milieux évangéliques, on croit communément qu'être sauvé, c'est « aller au ciel ». C'est ce qu'on m'a enseigné. Or, le salut, il me semble que c'est bien autre chose, quelque chose qui englobe cela et qui est bien plus grand, bien plus grandiose, bien plus glorieux. Cette notion d' «aller au ciel» est liée à son contrepoint négatif «ne pas aller en enfer». Voilà de quoi nous serions sauvés : de la souffrance horrible et éternelle, de la séparation d'avec Dieu, mais surtout de la souffrance. Cela est vrai mais cela est réducteur. Souvent, j'entends parler d'aller au ciel sans qu'il ne soit question de Dieu, comme si le ciel était un lieu de bonheur avec ou sans Dieu. Cette compréhension des choses, cette vision du salut est bien pauvre ; elle est petite et égocentrique. C'est si peu parce que cela n'englobe pas tout le dessein merveilleux de Dieu du début à la fin de la création.
En créant, Dieu a un projet. Etre sauvé c'est être créé, c'est devenir une nouvelle création en Jésus-Christ, c'est devenir Fils de Dieu. Comment ? Pas seulement par notre naissance naturelle  puis une conversion évangélique ;  mais par la mort à nous-mêmes, la croix et l'œuvre de l'Esprit de Dieu qui l'applique en nous. Etre sauvé, c'est recevoir la vie non-créée de Dieu, c'est devenir quelqu'un d'autre, c'est d'être rendu participant à Sa nature, être transformé à Son image. Mais il ne s'agit pas de recevoir la vie divine dans notre première nature, notre être naturel né d'En-bas ;  il s'agit de devenir un Homme spirituel par le processus de dépouillement de soi et le revêtement de Christ en nous (Galates 2.20). C'est recevoir la gloire de Dieu. C'est devenir glorieux. Comme le dit A.W. Tozer : « En venant à Christ, nous ne haussons pas notre vieille nature à un niveau supérieur, nous l’abandonnons à la croix... Dieu offre la vie, mais pas la vie ancienne améliorée». Dieu ne sauve pas notre vieille nature, il ne sauve pas notre être naturel, celui-là finira dans la mort. La mort à soi-même d'abord, la mort physique ensuite. Nous naissons dans une première nature qui ne peut pas hériter, c'est-à-dire revêtir ; le Royaume de Dieu, le règne de la vie divine. Parce  que cette première nature n'est pas un esprit vivifiant mais seulement une âme vivante, et elle l'était même sans péché. Or Dieu est esprit et il s'unit un esprit. Le péché n'a fait que corrompre le premier Adam qui était de toute manière appelé à devenir un autre Adam, un autre Homme, tel qu'est Jésus-Christ. Le salut est de faire devenir cette âme vivante bien plus que ce qu'elle est au départ, à sa naissance, à sa création de départ : de la faire devenir un esprit vivifiant, un être uni et conduit par l'Esprit de Dieu. Cela n'est possible que par l'union avec l'Esprit qui est la vie, la seule vie, la vie divine, l'Esprit de vie en Jésus-Christ, l'Esprit de Dieu. C'est pour cela qu'il nous faut travailler à notre salut (à notre transformation).
Le salut, ce n'est pas « aller au ciel », le salut c'est être transformé à l'image de Christ. La nouvelle naissance, la naissance d'En-Haut, est le commencement de la vie divine en nous, le commencement d'une transformation à l'image de Christ. La nouvelle naissance n'est pas l'aboutissement mais le point de départ. Toute la vie chrétienne est une croissance spirituelle par la transformation de notre être. On naît d'En-Haut enfant spirituel pour devenir adulte, un autre Homme, un « second Adam », c'est un long cheminement.

Pour approfondir ce sujet, je conseille la lecture de « La vocation céleste» de Théodore  Austin-Sparks.

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