mercredi 20 août 2025

L'âme de l'homme n'est pas ce qu'on croit.

 

Genèse 2;7 : Dieu souffla et l’homme devint une âme vivante.

Dans ce récit de la création, dans ce mashal* hébreu qu’est le récit du jardin d’Aden dans le livre de la genèse, le terme « adam », en hébreu, n’est pas le prénom de quelqu’un, ce n’est pas le nom d’un individu. « Adam » en hébreu, « anthropos » en grec dans le nouveau testament, signifie « l’être humain », l’homme au sens général, l’humanité. Cet homme, cet être humain que nous sommes tous, est défini par les Ecritures comme « une âme vivante ». Le terme « âme » en français vient du latin « anima » qui donna en français « animal », en hébreu « nephesh » et dans la traduction grecque de l’ancien testament « psyché ». L’âme, c’est le psyché qui a donné notre terme moderne « psychisme ». Le psychisme, c’est le fonctionnement du cerveau. « Une âme vivante » signifie un être vivant psychique. Le psychisme de l’humain, comme nous le savons, n’est pas éternel, il meurt avec le corps, c’est la vie psycho-corporel, terrestre et temporaire, ce qu’on appelle aujourd’hui l’homo-sapiens considéré sans dimension spirituelle.


Schaoul de Tarse dit Paulus (l’apôtre Paul) nous le dit en 1 Corinthiens 15;50 : « La chair et le sang (grec : sarx kai aima, hébreu : basar wa-dam*) n’hériteront pas le royaume de Dieu ». La « chair et le sang » pour un hébreu comme Schaoul (Paul) signifie la personne, la personne toute entière. C’est « l’âme vivante », l’être psychique de Genèse 2, l’être humain né d’en-bas comme le dit Jésus en Jean 8;23 (« Vous, vous êtes d’en bas, moi, je suis d’en-haut »), que Schaoul (Paul) appelle aussi « le terrestre » en 1 Corinthiens 15;47 en opposition avec « le céleste ». Cet être humain, tel que nous le sommes tous à la naissance, c’est le premier adam, le premier homme, non pas le premier individu de l’espèce humaine mais l’espèce humaine elle-même. 


Cet être humain, avec son corps physique et ses capacités psychiques extraordinaires (intelligence, volonté, émotions), dépassant de très loin les autres mammifères créés dans la même ère (la 6e ère en Genèse 1 - le terme hébreu « yom » en Genèse 1 devrait être traduit par « temps » ou « ère » comme dans le livre de l’ecclésiaste, il ne signifie pas 24 heures. « Il y eu un soir, il y eu un matin, ça ne fait pas 24 heures »), cet être humain corps-psychisme, le premier adam ne peut hériter du royaume de Dieu, il ne peut voir le Royaume de Dieu (pour voir, il faut entrer dans), parce qu’il n’a pas été formé pour ça. Pour entrer dans le royaume de Dieu, il faut être bien plus qu’une âme vivante. Cet « adam » que nous sommes a été formé par Dieu pour passer par une transformation, par la mort et la résurrection, pour devenir un « second adam », une deuxième forme d’humanité, un « dernier adam », uni à Dieu en esprit, participant à la nature divine, en Christ*.


Dans 1 Corinthiens 15; 45, Schaoul (l’apôtre Paul) nous dit : « Le premier homme (le premier adam, la première forme d’humanité) a été fait âme (psyché) vivante, le dernier adam (la dernière forme d’humanité) a été faite esprit vivifiant ».


Et en 1 Corinthiens 15; 46 : « Ce n’est pas le spirituel qui paraît, qui arrive d’abord, c’est le psychique (premier adam) ».


Enfin, 1 Corinthiens 15; 47 Schaoul parle du terrestre (première état de l’humanité, en adam) et du céleste (seconde état de l’humanité, en Christ).

1 Corinthiens 15;49 : Comme nous avons porté l’image du terrestre, nous porterons l’image du céleste.


Si l’homme (le premier adam*, l'homme naturel, l’homme d’en bas, le terrestre, l’être psychique, l’homo-sapiens) meurt, alors qu’il n’a pas reçu la vie éternelle par l’esprit de Dieu (qui seul est éternel par nature), devenant alors enfant de Dieu en Christ, il n’hérite pas le royaume de Dieu, parce qu’il ne le peut pas, il n’entre pas dans le royaume de Dieu, il ne vit pas éternellement. Il disparaît dans la mort, il ne vit pas éternellement, ni en enfer* ni nul part, il meurt définitivement. Yohannes (l’apôtre Jean) nous dit : « Celui qui a le fils a la vie, celui qui n’a pas le fils, n’a pas la vie » (1 Jean 5;12). Celui qui n’a pas le Fils*, n’a pas la vie du Fils, il n’a pas la vie de Christ, il ne vit donc pas éternellement, ni en Dieu, ni en dehors de Dieu, il ne vit plus. La mort éternelle, c’est la mort définitive. Qu’est-ce que la vie éternelle ? Ce n’est pas de vivre éternellement, la vie éternelle c’est la vie divine, c’est la nature de Dieu. « Vous serez participants de la nature divine » (2 Pierre 1;4), c’est ça la vie éternelle.


Mais alors, d’où vient cette idée, cette notion, cette conception, cette croyance que l’âme de l’homme est éternelle ? Pas de la Bible. Elle vient des mythologies grecques de l’antiquité. C’était la croyance de Platon, de Pythagore, une croyance de l’orphisme*. Selon eux, l’âme de l’homme était éternelle, tout comme l’univers était permanent et fixe, sans changement. Comme le dit Claude Tresmontant : "Philon d'Alexandrie a tenté une combinaison du platonisme et du monothéisme hébreu, au détriment du monothéisme hébreu". Il est triste et étonnant que les chrétiens, catholiques d’abord puis évangéliques (historiquement parlant) croient toujours des conceptions qui sont issues des mythologies et du polythéismes.


Après la mort des « apostolos », les envoyés (les apôtres), tous hébreux, qui avaient une pensée monothéiste issue de la révélation de Moïse, des prophètes et de Yeschoua (Jésus), après la mort de ceux qui les ont connu et fréquentés (Ex : Timothé), se sont développé les communautés chrétiennes dans lesquelles, au cours des décennies et des siècles, il y eu toujours moins de disciples hébreux (juifs) et toujours plus de disciples venu du polythéisme de l’époque. Il serait naïf de croire que les conceptions polythéistes auxquels ils étaient habitués se soient facilement évaporer. Non pas qu’ils ne lisaient pas les lettres des apôtres hébreux et les évangiles (l’heureuse annonce de la nouvelle alliance) mais qu’ils pouvaient mal en interpréter des termes et des notions. Ensuite, les premiers théologiens catholiques ont désiré faire une fusion entre les philosophies grecques et le nouveau testament (textes de la nouvelle alliance) introduisant des interprétations erronées issues du polythéisme de l’antiquité (immortalité de l’âme, enfer, Dieu trois personnes, etc.). Un mélange s’est opéré. Le catholicisme a régné environ 1000 ans ou plus et les réformes de l’église (protestants, évangéliques) ne sont hélas pas allé au bout des points à corriger, gardant en leur sein des convictions que n’avaient pas enseigné les apôtres. Le salut ne consiste pas à échapper à l’enfer, il consiste à devenir une nouvelle création en Jésus-Christ. « En adam » signifie avoir la nature de l’homme psychique, l’homme naturel qu’on acquiert à notre naissance, « en Christ » signifie avoir la nature de l’homme spirituel, l’homme uni à Dieu en esprit*, qu’on acquiert à notre nouvelle naissance.

Prions pour que l’église d’aujourd’hui redécouvre ce qu’enseignaient vraiment les apôtres.

Didier Millotte


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« Il faut recentrer notre vision de la parole sur ce qu’elle dit et non pas sur ce que nous pensons qu’elle dit. » 

Serge Tarassenko


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Mashal : l’histoire du jardin d’Aden est un mashal hébreu écrit il y a plusieurs milliers d’années, une « parabolès » en grec qui devrait être traduit en français dans les évangiles par « une comparaison » et non pas par « une parabole ». C’est une histoire qui n’est pas à prendre au premier degré mais dont on doit saisir le sens.


Grec : sarx kai aima, hébreu : basar wa-dam* : voir le livre « Shaoul ou la théorie de la métamorphose du grand théologien Claude Tresmontant.


* Christos en grec signifie « l’oint », c’est-à-dire « celui qui a reçu l’onction de yhwh ». Dans l’ancienne alliance, ceux qui recevaient l’onction était roi ou prophète (ou les deux).


* Dans sa traduction de la Bible, André Chouraqui traduit le terme « adam » par « le glébeux », l’être issu de la glèbe, de la terre. On pourrait dire « le terreux ». 


* Le terme « enfer » vient du latin « infernum, infernus », et signifie d’en-bas, inférieur, en français. Jésus nous dit : « Vous, vous êtes d’en bas (infernus), moi je suis d’en haut », ce qui n’a rien à voir avec un lieu de souffrances éternelles, un lieu de torture éternel. La notion d’enfer vient du polythéisme grec de l’antiquité tout comme la notion d’immortalité de l’âme. Dans la mythologie polythéiste grecque, l’enfer (les Enfers) est le nom du royaume des morts. C’est un lieu souterrain où règne le dieu Hadès — raison pour laquelle on parle souvent de « royaume d’Hadès » ou de l’ Hadès tout court — ainsi que son épouse, la déesse Perséphone. Les Enfers de la mythologie grecque représentent tous les endroits où vont les morts. Les polythéistes de l’antiquité n’avaient pas reçu la révélation du monothéisme comme les hébreux par Abraham, Moïse, David, les prophètes, Jésus et les envoyés (apostolos en grec - apôtres). Ils ont inventé une idée d’enfer où vont les mort, notion qui a été reprise par les catholiques et qui qui perdure, hélas, dans les milieux évangéliques d’aujourd’hui.


* Le fils : en Jean chapitre 1, le terme «grec « monogenes » a été mal traduit par « fils », parce que le terme fils n’est pas précis, clair, explicite. « Monogenes » signifie mono : unique-un et gênes : engendré. L’unique-engendré. Pour les apôtres hébreux, un-unique signifie yhwh (Dieu). « Ecoute Ô Israël, ton dieu est un ». C’est là le sens de « fils de Dieu », l’engendrement de yhwh à Bethléem, la Parole (Dieu) faite chair (être humain).


* Orphisme (wikipedia) : 

L’orphisme est un courant religieux de la grêce antique la connu par un ensemble de textes et d'hymnes, ainsi que par quelques attestations archéologiques : outre Les Lamelles d'or, on en connaît certaines représentations ou descriptions au travers de gravures, tablettes ou autres vestiges retrouvés dans des tombes. Le mythe d'Orphée, d'origine pelasge-thrace, dont l'épisode le plus célèbre est la descente aux Enfers du héros à la recherche de son épouse Eurydice, donna naissance à une théologie initiatique. La doctrine orphique est une doctrine de salut marquée par une souillure originelle ; l'âme est condamnée à un cycle de réincarnation dont seule l'initiation pourra la faire sortir, pour la conduire vers une survie bienheureuse où l'humain rejoint le divin. On entrevoit cette eschatologie à travers une littérature poétique apocryphe hellénistique, voire néoplatoniciennee, conservée sous le nom d’Orphée.


L’orphisme et le pythagorisme (école de Pythagore, philosophe grec, 580 av. J.-C.) partagent un ensemble de croyances dont la pierre angulaire est l’existence d’une âme immortelle soumise au long et terrible processus de transmigration, duquel elle ne peut se libérer que par certaines pratiques purificatoires. La méthode de Socrate s’appuie sur la croyance d’une âme immortelle à l’instar des rites mystériques (c'est-à-dire liés aux cultes à mystères).


  • Conseil lecture : 

 - Schaoul ou la théorie de la métamorphose » de Claude Tresmontant, théologien remarquable qui maîtrisait le grec et l’hébreu ainsi que les contâtes de l’époque du nouveau testament. Je conseille la lecture de tous les ouvrages de Claude Tresmontant, qui sont d’une grande richesse pour une bonne compréhension des Ecritures.


- « L’enfer introuvable » de Michel Fromaget. Une étude complète sur le feu dans les Ecritures. Un livre essentiel.


Pour obtenir un pdf de cet article ou pour toute discussion, vous pouvez me contacter directement par email : dimillotte@gmail.com ou

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jeudi 31 juillet 2025

Adam, le terrestre, Christos, le céleste

 Nombres 12;1 : "... et l'homme Môscheh (Moïse) il était très humble, plus que tout homme (hébreu : adam) qui est sur la face de la terre (hébreux : ha-adamah)".

"Adam" en hébreu n'est pas un prénom, c'est un nom commun, ce n'est pas le prénom de quelqu'un, cela signifie "celui de la terre", le "terreux", le "glébeux", celui de la glèbe (terre). Jésus (ieschoua en hébreu) dit : "Vous, vous êtes d'en bas (de la terre - adamah), moi je suis d'en haut, du ciel". Nous sommes "adam" de par notre naissance, nous sommes "en christ" (christos : l'oint de yhwh) de par notre nouvelle naissance. C'est ce que Schaoul dit Paulus (l'apôtre Paul) quand il parle du premier adam (le premier homme, le vieil homme) et du second adam (le nouvel homme, la nouvelle humanité en Ieschoua, Jésus). Le spirituel n'est pas le premier, c'est le charnel (adamah, l'homme né d'en bas, de la terre), puis vient le spirituel (l'homme d'en haut, uni à l'esprit de dieu, en Christ). Deux phases dans la création de notre être, d'abord de la terre (la matière, psycho-biologique : une âme vivante, 6e jour dans la genèse) puis de l'esprit (pneuma en grec, le souffle - durant le septième jour). C'est un processus de création. La nouvelle naissance n'est que le point de départ de notre cheminement spirituel, ce n'est pas l'aboutissement.

lundi 3 août 2020

Genèse chapitre 2 verset un = "le septième jour".

Genèse 2, verset 1 = le septième jour.

Genèse 2, verset un= "Ainsi furent achevés le ciel et la terre avec toute leur armée. Au septième jour, Dieu avait terminé tout l'ouvrage qu'il avait fait et le septième jour, il se reposa..." 

Comme je l'ai expliqué dans l'article précédent, le terme "jour" - Yowm en hébreu - ne signifie pas une période précise de 24 heures mais un temps, un temps d'apparition. A chaque temps il est noté "Il y eut un soir, il y eut un matin" pour clore la période (je le répète encore, entre un soir et un matin, il n'y a pas 24 heures). Or, on peut voir qu'il n'en est pas de même du septième jour, pour lequel, il n'est pas fait mention d'"un soir et un matin". On peut alors comprendre qu'il s'agit d'un temps non marqué, non borné, parce que non encore terminé. Depuis des millénaires, nous sommes dans le septième temps, le septième jour qui s'achèvera par l'avènement de "l'étoile du matin", Ieschoua (Jésus) - Apocalypse 22;16. 
Le soir correspond à un temps où on ne voit pas bien les choses, ce qui doit apparaître, être formé et créé, et le matin, la clarté est là et alors l'on voit ce qui est. Ieschoua (Jésus) disait = "Je suis la lumière...". Encore combien de temps avant le plein avènement de cette lumière ? Encore des millénaires ?

Notons que ce début du chapitre 2 ne nous dit pas que Dieu s'est arrêté de créer mais qu'il se reposa "des oeuvres qu'il avait faites". Bien sûr, cette notion de repos ne parle pas d'une fatigue, ce qui n'a aucun sens concernant Dieu qui est Esprit et Vie, il s'agit de la fin d'une oeuvre, d'une réalisation. Une autre va pouvoir commencer maintenant que la matière est posé, que est l'Univers mis en place et qu'il se développe. Une autre oeuvre de création peut commencer, non physique celle-ci, l'Homme Spirituel, le "second Adam". Mais avant l'avènement du second adam, Dieu va poser le premier adam, l'humanité qui va se développer à son tour, ce sera l'objet de mon prochain article. De cette création qui n'est pas achevée mais qui se continue dans le septième jour, la septième période, j'en ai parlé plus en détail sur ce blog dans mon article "Dieu n'aurait-il pas fini de créer" = 
https://didiermillotte.blogspot.com/2016/08/dieu-naurait-il-pas-fini-de-creer.html

vendredi 18 octobre 2019

Genèse chapitre 1 = "Jour".

Genèse chapitre 1 = "Jour".
Le chapitre 1 de la Genèse* nous conte les premiers temps de la création. YHWH** (Dieu) crée le monde (l'Univers), jusqu'à l'Humanité (l'adam). Il crée toutes choses***. Je voudrais aborder aujourd'hui le terme "jour" qu'on trouve à plusieurs reprises dans ce premier chapitre. On a traduit en français le terme hébreu "Yowm" par "jour." Ce n'est pas une mauvaise traduction mais sa compréhension peut poser problème si elle reste superficielle ou étroite. Bien traduire un mot ne suffit pas, il faut en saisir le sens dans son contexte. Comprendre "jour" au sens d'une journée de vingt-quatre heures à amené beaucoup d'erreurs, de confusion inutile, voire de ridicule. Les athées s'imaginent que la Bible dit que l'univers a été formé en six fois vingt-quatre heures, ce qui n'est pas le cas. Et la plupart des chrétiens sont convaincus que ça l'est. Encore une fois, il nous faut à tous, un peu d'humilité, un peu de gentillesse, un peu de réflexion et un peu d'étude honnête - c'est à dire une recherche qui ne vise pas à prouver qu'on a raison mais à comprendre correctement le sens des textes - pour dissiper cette confusion. 

En hébreu, on voit dans différents passages des Ecritures le terme Yowm traduit par le mot "temps" comme en Ecclésiaste 7;14 = "Au temps (yowm) du bonheur sois heureux, au temps (yowm) du malheur, réfléchis." En Ecclésiaste chapitre 3 = "Il y a un temps (yowm) pour rire et un temps (yowm) pour pleurer etc." Le terme "jour," en hébreu, comme en français, ne signifie pas forcément une journée de 24 heures. Si je dis "Un jour je retrouverai le sourire." cela ne signifie pas que j'aurais le sourire vingt-quatre heures mais que la joie reviendra dans ma vie. C'est une question de langage et pas seulement de mot, de langage et de contexte, il faut saisir le sens. 

Par les découvertes scientifiques des derniers siècles, nous savons que l'Univers ne s'est pas développé en six journées de vingt-quatre heure. La science ne dit pas n'importe quoi, elle décrit le monde physique tel que l'Homme le découvre, et la Bible ne contredit pas la science, par contre, il y a plus de chance que nous comprenions mal des textes très très anciens, écrits dans une autre langue et dans une autre culture. Il nous faut de l'humilité,. Il y a une différence entre ce que la Bible dit et ce qu'on croit qu'elle dit, entre le sens d'un texte et la manière dont on le comprend parce qu'on nous l'a toujours enseigné ainsi. Cette croyance en une création en 144 heures n'est pas seulement contredite par les découvertes scientifiques mais par le texte de la Genèse lui-même. 

En Genèse 1 versets 5 = "Dieu appela la lumière jour." On voit ici que le terme "jour" est défini dans un tout autre sens qu'une notion de durée fixe et précise. Le jour c'est la lumière, c'est le texte même de Genèse 1 qui nous le dit. Comprenons les textes dans leur contexte. 
En Genèse 1 versets 3 = "Dieu dit "Que la lumière soit"... Il y eut un soir et il y eut un matin, jour un." A ce stade de la création, la terre n'est pas encore formée, elle n'existe pas. La notion de jour, basée sur le temps de rotation de la terre sur elle-même n'a donc aucun sens à ce moment là. 
De Genèse 1 versets 3 à 31**** = "Il y eut un soir et il y eut un matin", entre un soir et un matin, il n'y a pas vingt-quatre heures. Entre un soir et un matin, ce n'est pas une journée. Ce que le texte dit c'est "il y eut des ténèbres (soir), il y eut de la lumière (jour)." Ce que le texte de Genèse dit, son sens, c'est "En premier Dieu dit, en second Dieu fit, en troisième..." et petit à petit, étape par étape, temps après temps, quelque chose prends forme, quelque chose commence à apparaître, la lumière se fait comme le jour se lève.

Pour finir, j'aimerais relever le point le plus important dans tout ça, à savoir notre lecture littérale et matérialiste des textes bibliques. C'est notre époque, notre mentalité issue du monde grecque, notre matérialisme indéboulonnable qui nous conduit à comprendre automatiquement "jour" comme un nombre d'heures précises. C'est notre fainéantise qui nous empêche de faire l'effort d'étudier sérieusement les Ecritures, c'est notre malhonnêteté qui nous conduit à vouloir défendre un point de vue bien ancré depuis des siècles dans nos têtes et c'est notre orgueil qui nous empêche de reconnaître nos erreurs. Nous n'avons pas fini de découvrir à quel point ce qu'on nous a enseigné est erroné. Cela nous conduira à une libération des absurdités et des non-sens et à avoir une connaissance saine et juste de la réalité dans laquelle nous sommes, de ce que YHWH (Dieu) fait et dans quel but il le fait.

Prochain article sur Genèse 2 = le septième jour.

Conseil de lecture
Le site "Science et foi" (Vous trouverez le lien dans la colonne de droite de ce blog), un site d'études et de réflexions intelligentes qui mets en lumière nombre de nos erreurs d'interprétation des textes bibliques, notamment à cause des influences du catholicisme et des croyances grecques d'où étaient issus les premiers théologiens de l'histoire de l'église.
Les conférences de Serge Tarassenko (Vous trouverez le lien dans la colonne de droite de ce blog) qui parle sur ce chapitre 1 de Genèse avec clairvoyance.

** YHWH a pour racine hébraïque "être", d'où la présentation "Je suis" d'Exode 3;14. YHWH c'est l'être premier et absolu, celui qui est.
* Le terme "genèse" signifie commencement, engendrement. Dans ce premier livre de la Bible - la Bible n'est pas un livre mais une bibliothèque de 66 ouvrages d'époques et d'auteurs différents, une bibliothèque d'où le terme "bible" - nous est conté l'engendrement de l'univers, de la terre, de l'humanité et du peuple d'Israël. On retrouve ce terme dans "monogenes" de l'évangile de Jean au chapitre 1, monogenes qu'on a traduit en français par "fils" en perdant ainsi le sens du terme "genes" et du terme "mono".
*** Je rappelle ici que YHWH crée tout pour un but. 
**** Notez ici que la création de l'Univers physique se termine au sixième temps et pas au septième. Nous sommes toujours au septième temps de la création, la création de l'Homme nouveau, l'Humain nouveau, le second Adam. A ce sujet, lire mon article "Si Dieu n'avait pas fini de créer ?"

vendredi 16 août 2019

Genèse, chapitre 1 verset 1, "Elohim".

Genèse, chapitre 1 verset 1 = Elohim 
"Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre." Le terme "Elohim" a été couramment traduit par "Dieu" sauf par André Chouraqui qui a fait l'effort de se rapprocher du texte originel.

Le terme "elohim" en hébreu est un pluriel et signifie "les dieux". Ce terme a pu susciter certains questionnements, certaines confusions et a pu être sujet à mauvaises interprétations où de mauvaises utlisations. Le reste des Ecritures nous affirme clairement et sans ambiguité que YHWH, le dieu d'Israël, le créateur de toutes choses, est un et unique = "Ecoute Israël l'Eternel ton dieu, l'Eternel est un." Deut. 6;4. "Moi et le père nous sommes un." enseigne Ieschoua l'oint ("iesus christus", Jésus - Jean 10;30). 

A quoi correspond donc ce pluriel de Genèse 1;1 ? 
C'est un des textes les plus anciens de la Bible et il faut, comme tout autre texte le comprendre en rapport avec son époque et son contexte. C'est ainsi qu'on peut comprendre son véritable sens, et non pas en le ré-interprétant à la lumière de doctrines actuelles, de doctrines apparues au cours de l'histoire de l'église ("eclesia" en grec ne signifie pas "église" mais "communauté" - Voir dans ce blog mon article sur les mots non-traduits). Le peuple d'Israël sortait du pays d'Egypte où il était resté en esclavage durant des siècles. Il vivait au milieu du polythéisme, entouré de peuples aux dieux multiples. Ce que dit ce texte, c'est que "les dieux" c'est Lui. Autrement dit, que le seul qui est vraiment c'est Lui. Psaume 50;7 nous éclaire = "Ecoute Israël ! Je suis Elohim (les dieux), ton dieu."
Esaïe 45;5 = "Je suis l'eternel (YHWH) et il n'y en a point d'autre. Hors moi, il n'y a point de Dieu." La racine de YHWH, en hébreu, signifie "être" d'où la forme poétique "l'éternel" choisit dans la traduction. L'eternel = l'être par essence, l'être absolu, l'être fondamental, "celui qui est". 
Psaume 96;4-5 = "YHWH est grand et digne de louange... tous les dieux des peuples sont néants."

Dans le contexte du polythéisme, très fort, très présent, environnant Israël, ces textes affirmaient le monothéisme, un créateur unique, et excluait toute possibilité de polythéisme. Cet exclusion de la pluralité est aussi valable pour la notion de trinité qui est une erreur de compréhension des termes de la nouvelle alliance "père" (Psaume 89;27 = "Toi, mon père, mon Dieu, le rocher de mon salut." YHWH est appelé "père"), "fils" ("monogenes" - l'un engendré dans Jean 1) et "souffle saint" ("ruah" en hébreu et "pneuma" en grec signifient souffle et sont traduit par "esprit" - Le souffle de quelqu'un n'est pas une troisième personne mais l'action de cette personne. YHWH souffle en Genèse 2;7 et en Actes 2;2 - Voir dans ce blog mon article "Le christianisme paganisé jusque là ?").

On retrouve cette notion de pluriel dans d'autres passages qui nous instruisent sur le sens. 
Psaume 136;2 = "Rendez grâce au dieu des dieux (eloha a elohim) car éternel est son amour." Voir aussi Psaume 96;4-5.
Daniel 11;36 = "... le dieu des dieux..." - eloha a elohim.
Eloha a elohim = "le dieu des dieux". Antoine Fabre d'Olivet traduit "elohim" par "lui-les-dieux". Cela me parait judicieux et cohérent avec ce que les Ecritures affirment par ailleurs.
Le dieu des dieux, le roi des rois, le seigneur des seigneurs, le dieu des armées... autant de formulation où l'on retrouve le pluriel mais ce pluriel ne concerne pas la personne de Dieu. "Le dieu des dieux" signifie "le vrai dieu" ou "le seul dieu". Le "roi des rois" signifie celui qui règne vraiment. "Le seigneur des seigneurs" signifie "le véritable seigneur". Dans la formule "le dieu des armées" ont retrouve aussi un pluriel mais il s'agit de la mutlitude sur laquelle l'Un domine. La multitude et le pluriel sont toujours autre que "celui qui est".

Je conseille de lire les commentaires d'André Chouraqui sur le terme "Elohim" dans "Entête", son livre d'étude sur la Genèse. 
Je conseille de lire le livre d'Antoine Fabre d'Olivet sur les 10 premiers chapitres de la Genèse, "La langue hébraïque restituée (1815)." où on voit combien l'hébreu est plus subtil et plus profond que nos traductions française, où l'on comprend que les traductions grecques de l'hébreu ont commencée à réduire et à édulcorer le sens des textes en les traduisant de manière matérialiste (Ex = "une pensée qui serpente" traduit par "le serpent", j'y reviendrai dans les chapitres suivants de la Genèse).

Prochain article = Genèse 1, "jour".

jeudi 6 juin 2019

Genèse chapitre 1 verset 1, "Au commencement".

Il y a longtemps que je réfléchis aux trois premiers chapitres de la Genèse, que je lis et que j'étudie ces textes pour en creuser le sens et les richesses, pour mieux en saisir certains détails, pour être éclairé sur certaines réalités. Au fur et à mesure des années, et maintenant des décennies, ce travail de recherche et de méditation fait éclore une compréhension plus juste en ce qui concerne le dessein de Dieu (YHWH) et la nature humaine. Une perspective se dessine qui trouve ses confirmations et ses échos dans les évangiles ("l'heureuse annonce", "bonne nouvelle") et les épitres de Schaoul de Tarse dit Paulus (l'apôtre Paul. Paulus signifie "le petit"). J'aime mettre entre parenthèses le vrai sens de certains termes ou leur forme d'origine quand je le peux, cela alourdi les articles mais c'est important de comprendre que nos termes courants ne sont pas forcément juste et qu'ils sont le fruit de l'histoire qui nous a précédée, notamment du catholicisme régnant sur l'Europe et imposant traductions, interprétations et doctrines. A ce sujet vous pouvez lire mon article sur les mots de la Bible qui n'ont pas été traduits. 

En regardant ces textes des trois premiers chapitres de Genèse nous allons voir comme nous avons mal interprété certains éléments, comme on leur a donné un sens superficiel ou comment on en a tiré des conclusions étroites ou erronées. C'est d'abord en assistant aux conférences de Serge Tarassenko que j'ai pu entendre des réflexions utiles et profondes sur ces textes des Ecritures. Je conseille vivement d'écouter les enseignements de Serge que vous trouverez en lien dans la colonne de droite de ce blog. 

Genèse 1;1 
Cela est souvent traduit par "Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre." ou "... les cieux et la terre." 
Les cieux et la terre = devraient être compris comme étant le visible et l'invisible. On retrouve ces notions dans les paroles de Paulus = "Car c'est en Lui qu'on été créées toutes choses dans les cieux et sur la terre, les visibles, les invisibles." Colossiens 1;16. Dans ce même chapitre, Paulus mentionne "l'image visible du Dieu invisible." au verset 15. J'en parlerai quand j'aborderai le verset 26 de Genèse 1 = "Faisons l'Homme à notre image."

Au commencement (Bereshit en hébreu) 
Serge Tarassenko explicitait souvent le sens profond de l'hébreu en reformulant les versets qu'on connait par coeur tellement on les a entendu, et ce toujours dans les mêmes traductions, dans les mêmes formulations, or, ce dont nous avons besoin c'est de toucher le sens plutôt que de répéter des mots mécaniquement. Ce n'est pas parce qu'on répète des mots qu'on en saisi le sens profond ou subtil ou figuré, surtout pour des textes hébreux écrits il y a plusieurs milliers d'années ou des textes grecs pensés en hébreu (pour la nouvelle alliance, le nouveau testament). Serge nous enseignait que "bereshit" pouvait signifier "Par un principe et pour un principe". C'est ainsi que l'a traduit en latin Jérôme de Stridon vers l'an 400 = "In principio". Paulus nous parle de ce "principe", ce "commencement", en Colossiens 1;18 (il faut lire tout le chapitre) = "Il est le commencement." Traduit ainsi par André Chouraqui = "Il est en tête." Et en Colossiens 1;16 on trouve ce principe = "Tout a été créé par Lui et pour Lui..."

André Chouraqui s'approche bien de ce sens en traduisant "bereshit" par "Entête" (En tête). J'aime bien ce terme, il rappel une entête de lettre. Une entête de lettre n'est pas le commencement de la lettre mais l'origine de la lettre, son cadre, son sceau, son autorité.

J'aime aussi cette approche du terme béréshit = "Pour commencer Dieu créa le ciel et la terre." ("Pour commencer Dieu créa les choses visibles et les choses invisibles). On verra en réfléchissant aux "jours" (ères) de la création que ce qui est décrit dans les trois premiers chapitres de la Genèse n'est que le commencement de la création et non pas sa totalité. La création, le projet de YHWH, n'abouti pas à la fin de la sixième ère comme on a pu le croire mais à la fin de la septième, l'ère qui n'est pas encore à son terme. L'aboutissement de la création n'est pas le premier "adam" (le premier état de la nature humaine) mais le second adam (le second état de la nature humaine manifesté en Ieschoua, Jésus). Nous sommes dans un univers en train d'être créé, l'église (mauvaise traduction d'Ekklesia en grec qui devrait se traduire par "communauté") est en train d'être bâtie. Voir mon article dans ce blog "Dieu n'a pas fini de créer". Mais, je vais trop vite... 

Créa (bara en hébreu) 
André Chouraqui nous dit dans ses commentaires (lire "Entête", le livre de ses commentaires sur toute la Genèse) que le verbe "bara" en hébreu a "valeur d'imparfait désignant un fait encore inachevé..." Notre erreur a été de comprendre que la création était terminé au commencement avec un couple premier. Nos conceptions, trop influencées par le monde grec antique et trop encrées dans le catholicisme qui a mélangé des pensées polythéistes et bibliques, se sont bien éloignées de l'hébreu. Les apôtres comprenaient surement mieux que nous le sens de ces textes fondateurs.

Prochain article = Genèse 1;1 = "Elohim".
Puis, sur le reste du chapitre 1. 

mardi 5 février 2019

Notes sur les Ecritures ; bible - nouveau testament - ancien testament.

Rappel
Avant de commencer par les textes bibliques, j'aimerais rappeler le sens de trois termes = Bible, Nouveau testament et Ancien testament.

Bible 
La bible n'est pas un livre mais une bibliothèque. C'est la compilation de plusieurs dizaines de livres, c'est la bibliothèque hébraïque. Du grec "biblos", de l'hébreu "sepher", du latin "bibliae". Il serait plus juste de dire "les livres" plutôt que "la bible". 

Il n'y a pas de bible catholique ni de bible protestante au sens des textes originaux. A l'époque de la rédaction des textes, le catholicisme et le protestantisme n'existaient pas. Le catholicisme est apparu des siècles après la mort des auteurs des derniers textes de la bible. Tous les textes sont des textes hébreux, même ceux écrits en grec (Nouveau testament). La langue maternelle de Ieschoua de Nazareth (dit "Jésus", du grec Iesus), de Schaoul dit Paulus (Paul), de Keipha (Pierre), de Yohannes (Jean), etc. était l'hébreu et non le grec. Le grec est une traduction de l'hébreu oral (Par exemple = Ieschoua parlant à Naqdimon-Nicodème ou devant le sanhedrin parlait en hébreu. Il n'avait aucune raison de parler en grec à des hébreux. Dans le livre des Actes des apôtres il nous est dit clairement que Paulus s'adresse au peuple en langue hébraïque et non pas en grec). Ce que nous lisons en français est donc la traduction d'une traduction. Il est important d'avoir conscience de cela pour comprendre que c'est ainsi que l'on a perdu le sens de certains termes et de certains passages. Pour des questions de traductions de termes (ou d'absence de traduction) mais aussi d'influence culturelle, certains mots n'ayant pas le même sens suivant le contexte. (Voir mes articles dans ce blog  "la question des langues", "la question du contexte" et "la question des mots non-traduits"). 

Ce qu'on appelle communément "Bible catholique" ou "Bible protestante" concerne les traductions catholiques ou protestantes. Mais ce qui nous concerne sur ce blog ce ne sont pas les doctrines catholiques, protestantes ou évangéliques mais le sens des textes grecs et hébreux, le sens que leur donnaient ceux qui les ont écrit.

Nouveau testament 
Termes non traduits qui viennent du latin "novum testamentum" qui signifie "nouvelle alliance" (testamentum = témoignage). Ce sont les livres qui concernent la nouvelle alliance dans le sang de Ieschoua. 

Ancien testament
Termes non traduits qui viennent du latin "veteri testamento" qui signifie "ancienne alliance. Ce sont les livres qui concernent l'ancienne alliance de YHWH avec Israël. 

Prochain article je parlerai de Genèse 1 verset 1 = "bereshit bara elohim..." - "Au commencement Dieux créa les cieux et la terre." 

Notes sur les Ecritures ; Introduction.

J'aimerais commencer maintenant une série d'articles, de commentaires, de remarques, de notes sur des passages divers des Ecritures, des phrases, des termes précis. Je débuterai par Genèse chapitres 1, 2 et 3, puis Exode 3;14 puis des passages des évangiles, puis des épitres... Ce sera le reflet de plusieurs années de recherche. 

Avant de commencer j'aimerais poser une introduction importante qui explique le besoin de ces articles à venir.

Introduction

Nous devons retrouver le sens des mots, le sens des images, le vrai sens des textes bibliques. L'aurait-on perdu ? L'aurait-on en partie perdu ? Est-ce possible ? N'est-ce pas là un fantasme ? N'est-ce pas dangereux de penser cela ? Comment l'aurait-on perdu ? Il y a d'abord quelques problèmes de traduction, il y a des mots non traduits du grec au français, il y a des mots mal traduits et des mots dont le sens en français d'aujourd'hui ne correspond pas au sens du mot grec ou hébreu de l'époque des textes. Parfois, les traductions ne sont pas fausses mais ne rendent pas la profondeur et la richesse de l'hébreu  Je rappelle ici que si le Nouveau Testament est écrit en grec, les auteurs pensaient en araméen et en hébreu pas en grec, leur connaissance était éclairé de l'Esprit et nourri de la Tora. Par ailleurs nombre de textes du nouveau Testament (Paul dans les Actes, Jésus dans les évangiles) ont été dit oralement en langue hébraïque (araméen ou hébreu) puis traduit en grec à l'écrit (Actes 21;40).  Comme cela se faisait dans l'antiquité, Schaoul dit Paulus dictait surement ses lettres en araméen à Timothée qui les traduisait en grec.

D'autre part, nous avons pris certaines métaphores des Ecritures, certaines paraboles,  au sens propre au lieu d'en comprendre le sens imagé. Un "mashal" hébreu est une comparaison, qu'on traduit plus souvent par parabole, elle véhicule un sens pour instruire mais si on prend l'image au premier degré on fait une grosse erreur. Ieschoua (Jésus) parlait en utilisant des "mashal" (paraboles) mais dans le reste de l'Ecriture, les auteurs aussi employaient des images pour parler de réalités. Les Ecritures sont pleines d'images. Sous l'influence de la culture grecque, nous avons pris au premier degré des textes qui avaient un sens imagé, nous avons "matérialisé" des images, nous en avons perdu le sens premier et en avant tiré des convictions erronées. On verra quelques exemples.

Enfin, le développement et l'influence du catholicisme durant des siècles a façonné notre vision des choses, notre compréhension des textes, nos conceptions. Elle a imprégné une manière de comprendre la Bible. La réforme protestante, indispensable qu'elle ait été, n'a hélas pas tout réformé dans les erreurs qui se sont imprégnées dans l'église au cours des siècles. Si on réalisait tout ce que nous avons hérité du latin, du catholicisme et des conceptions grecques que le catholicisme a intégré dans nos interprétations du message biblique, nous serions terriblement  surpris.

Nous devons revenir à l'hébreu et à la pensée hébraïque, y compris pour le Nouveau Testament qui, bien qu'écrit en grec, a été pensé en hébreu (ou araméen qui est une langue proche de l'hébreu) par des hébreux avec des concepts très différents du catholicisme, du protestantisme et du monde grec. Les enseignements des apôtres sont des enseignements hébraïques dont le sens diffèrent des conceptions grecques et romaines dont certaines ont été comme recyclées dans le catholicisme et gardées dans le protestantisme puis le protestantisme évangélique.

Recherchons le vrai sens des mots des Ecritures, cherchons à comprendre le juste sens des différents passages sans les interpréter par le filtre de nos doctrines et convictions issues de l'histoire et des différents mouvements de l'église. Retrouvons la pensée, la conception, la compréhension qu'avaient les apôtres, ce qu'ils voulaient vraiment dire. Pour cela, il nous faut regarder de près la langue, les expressions mais aussi la culture, le contexte social, politique, religieux, il nous faut comprendre les images bibliques pour ce qu'elles veulent dire et non leur faire dire ce qu'elles ne disent pas. Alors les erreurs se corrigent petit à petit et tout reprends son sens premier, seul véritable et merveilleux. Cette démarche saine nous libère des systèmes religieux (de leurs interprétations, de leurs doctrines, de leurs concepts) pour nous amener dans la vérité de la révélation des Ecritures tel que l'a voulu le Seigneur.

Les auteurs majeurs qui ont nourris ces réflexions : Serge Tarassenko, T. Austin-Sparks, Watchman Nee et Claude Tresmontant. Vous trouverez des liens dans la colonne de droite de ce blog.

samedi 26 janvier 2019

Un mélange de christianisme et de polythéisme ancien.

Les croyances en un "diable" et un "enfer" dans le christianisme catholico-protestant sont des restes du polythéisme antique. Ces conceptions n'ont rien de commun avec les enseignements de la nouvelle alliance (Novum Testamentum en latin). Tout comme la fausse conceptions de la trinité (Dieu est un et unique et non pas trois nous enseigne Deut. 6;4 - "Dieu est esprit", au singulier, indivisible, non morcelable - le "logos" c'est le Parler de Dieu, sa Parole, et non pas une entité en soi, non pas une "deuxième personne") les textes des apôtres hébreux ont été mal compris par des chrétiens de culture grecque et leurs contenus mélangés à des conceptions polythéistes à l'époque des premiers théologiens non-hébreux après la mort des apôtres (d'où les notions poythéistes de "trois" et "Dieu-diable-démons").

Le terme grec "satanas" ne signifie pas "satan" en français mais "adversaire". Cette réalité d'adversité n'est pas un individu, ce n'est pas ainsi que les hébreux le comprenaient, ce n'est pas une personne mais un principe en action (Dans l'évangile, Pierre est adversaire de Jésus qui lui dit : "Arrière de moi adversaire, tu n'as pas la pensée de Dieu mais des Hommes."). Dieu même peut être adversaire d'Israël dans la première alliance quand Israël ne fait pas ce qui est juste et bon. 
Il n'y a aucun texte dans la Bible qui raconte une histoire d'anges déchus (et le terme grec "angelos" ne signifie pas "ange" en français mais "messager", souvent les messagers dont parlent certains textes sont les prophètes envoyés par Dieu) et les textes d'Isaïe et d'Ezechiel qu'on cite souvent à ce sujet se réfère à des souverains humains de Tyr et de Babylon mais pas à des êtres célestes).

La notion de "chute" (chute des anges, chute de l'Homme, l'adam en hébreu - Adam n'étant pas le prénom de quelqu'un) est issue du gnosticisme antique et fut mélangée après la mort des apôtres avec des notions bibliques mal interprétées et mal comprises. Le catholicisme a figé au cours de l'Histoire de l'église ces trois notions erronées (trinité - diable - enfer) dont les évangéliques ont du mal à sortir. Ils le devraient pourtant afin de redécouvrir le vrai évangile des apôtres hébreux, la compréhension juste de la révélation des Ecritures. Cela serait une nouvelle réforme grandement nécessaire.

En ce qui concerne la notion "d'enfer" (ce terme vient du latin "inferus" qui signifie "inférieur" - la notion d'inférieur dans les Ecritures n'a rien à voir avec un étang de feu dont seule la prophétie imagée de l'Apocalypse parle), elle est issu de l'enfer grec et non pas de la Parole. A ce sujet, je conseille la lecture édifiante et éclairée du livre de Michel Fromaget : "L'enfer introuvable", une étude complète du feu dans les Ecritures. Le feu est symbole de destruction (Ex : Sodome et Gomorrhe) et la notion éternelle d'un tel jugement signifie qu'il est définitif et non qu'on peut vivre dans un feu éternellement, ce qui est une notion de torture complètement contraire à la nature de Dieu et à l'oeuvre qu'il accompli en créant l'Humanité à son image. A la fin de son oeuvre, il ne subsistera que son Royaume. La croyance en l'immortalité de l'âme ne vient pas des Ecritures mais de Platon et d'autres philosophes grecs. Ce que Jésus (Ieschoua) et les hébreux ont enseigné aux églises naissantes c'est que si l'Homme (l'Adam) ne reçoit pas la vie éternelle (la vie de Dieu) il ne peut vivre éternellement, il retourne à la poussière et disparaît.

Les systèmes de croyances et de fonctionnement catholico-protestants et évangéliques sont des systèmes religieux hiérarchiques et doctrinales inspirés du polythéisme ancien avec prêtres, cérémonies, doctrines auxquelles il faut impérativement adhérer sans étude rigoureuse des Ecritures. L'eglise de Christ - pour utiliser des termes courant (mais "Christos" en grec ne signifie pas "christ" en français et "Ekklesia" signifie "communauté") - c'est autre chose. C'est la croissance d'une vie spirituelle non-religieuse, sans hiérarchie ni systématisme, une vie conduit par l'Esprit (Ruah an hébreu, pneuma en grec, souffle en français) dans la communion mutuelle et la communion avec Dieu. Une croissance et une transformation des personnes par l'oeuvre de dépouillement de la croix, la mort et la résurrection, pour une nouvelle vie donnant une nouvelle nature. 

A lire à ce sujet : 
"L'enfer introuvable" de Michel Fromaget, une étude complète sur le feu dans les Ecritures. 
"Le christianisme paganisé" de Frank Viola et Georges Barna. 
"La subversion du christianisme" de Jacques Ellul.
"Schaoul de Tarse ou la théorie de la métamorphose" de claude Tresmontant, une étude des épitres de Paul.
Mes articles sur ce blog : "Le christianisme paganisé jusque là ?", "La question du contexte", "La question des mots non traduits".