vendredi 16 août 2019

Genèse, chapitre 1 verset 1, "Elohim".

Genèse, chapitre 1 verset 1 = Elohim 
"Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre." Le terme "Elohim" a été couramment traduit par "Dieu" sauf par André Chouraqui qui a fait l'effort de se rapprocher du texte originel.

Le terme "elohim" en hébreu est un pluriel et signifie "les dieux". Ce terme a pu susciter certains questionnements, certaines confusions et a pu être sujet à mauvaises interprétations où de mauvaises utlisations. Le reste des Ecritures nous affirme clairement et sans ambiguité que YHWH, le dieu d'Israël, le créateur de toutes choses, est un et unique = "Ecoute Israël l'Eternel ton dieu, l'Eternel est un." Deut. 6;4. "Moi et le père nous sommes un." enseigne Ieschoua l'oint ("iesus christus", Jésus - Jean 10;30). 

A quoi correspond donc ce pluriel de Genèse 1;1 ? 
C'est un des textes les plus anciens de la Bible et il faut, comme tout autre texte le comprendre en rapport avec son époque et son contexte. C'est ainsi qu'on peut comprendre son véritable sens, et non pas en le ré-interprétant à la lumière de doctrines actuelles, de doctrines apparues au cours de l'histoire de l'église ("eclesia" en grec ne signifie pas "église" mais "communauté" - Voir dans ce blog mon article sur les mots non-traduits). Le peuple d'Israël sortait du pays d'Egypte où il était resté en esclavage durant des siècles. Il vivait au milieu du polythéisme, entouré de peuples aux dieux multiples. Ce que dit ce texte, c'est que "les dieux" c'est Lui. Autrement dit, que le seul qui est vraiment c'est Lui. Psaume 50;7 nous éclaire = "Ecoute Israël ! Je suis Elohim (les dieux), ton dieu."
Esaïe 45;5 = "Je suis l'eternel (YHWH) et il n'y en a point d'autre. Hors moi, il n'y a point de Dieu." La racine de YHWH, en hébreu, signifie "être" d'où la forme poétique "l'éternel" choisit dans la traduction. L'eternel = l'être par essence, l'être absolu, l'être fondamental, "celui qui est". 
Psaume 96;4-5 = "YHWH est grand et digne de louange... tous les dieux des peuples sont néants."

Dans le contexte du polythéisme, très fort, très présent, environnant Israël, ces textes affirmaient le monothéisme, un créateur unique, et excluait toute possibilité de polythéisme. Cet exclusion de la pluralité est aussi valable pour la notion de trinité qui est une erreur de compréhension des termes de la nouvelle alliance "père" (Psaume 89;27 = "Toi, mon père, mon Dieu, le rocher de mon salut." YHWH est appelé "père"), "fils" ("monogenes" - l'un engendré dans Jean 1) et "souffle saint" ("ruah" en hébreu et "pneuma" en grec signifient souffle et sont traduit par "esprit" - Le souffle de quelqu'un n'est pas une troisième personne mais l'action de cette personne. YHWH souffle en Genèse 2;7 et en Actes 2;2 - Voir dans ce blog mon article "Le christianisme paganisé jusque là ?").

On retrouve cette notion de pluriel dans d'autres passages qui nous instruisent sur le sens. 
Psaume 136;2 = "Rendez grâce au dieu des dieux (eloha a elohim) car éternel est son amour." Voir aussi Psaume 96;4-5.
Daniel 11;36 = "... le dieu des dieux..." - eloha a elohim.
Eloha a elohim = "le dieu des dieux". Antoine Fabre d'Olivet traduit "elohim" par "lui-les-dieux". Cela me parait judicieux et cohérent avec ce que les Ecritures affirment par ailleurs.
Le dieu des dieux, le roi des rois, le seigneur des seigneurs, le dieu des armées... autant de formulation où l'on retrouve le pluriel mais ce pluriel ne concerne pas la personne de Dieu. "Le dieu des dieux" signifie "le vrai dieu" ou "le seul dieu". Le "roi des rois" signifie celui qui règne vraiment. "Le seigneur des seigneurs" signifie "le véritable seigneur". Dans la formule "le dieu des armées" ont retrouve aussi un pluriel mais il s'agit de la mutlitude sur laquelle l'Un domine. La multitude et le pluriel sont toujours autre que "celui qui est".

Je conseille de lire les commentaires d'André Chouraqui sur le terme "Elohim" dans "Entête", son livre d'étude sur la Genèse. 
Je conseille de lire le livre d'Antoine Fabre d'Olivet sur les 10 premiers chapitres de la Genèse, "La langue hébraïque restituée (1815)." où on voit combien l'hébreu est plus subtil et plus profond que nos traductions française, où l'on comprend que les traductions grecques de l'hébreu ont commencée à réduire et à édulcorer le sens des textes en les traduisant de manière matérialiste (Ex = "une pensée qui serpente" traduit par "le serpent", j'y reviendrai dans les chapitres suivants de la Genèse).

Prochain article = Genèse 1, "jour".

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