dimanche 25 février 2018

Conseil lecture : "Le christianisme paganisé ?"

Frank Viola et George Barna on écrit là un livre important pour les chrétiens d'aujourd'hui. Je le recommande vivement à ceux qui ne l'ont pas encore lu. 

Leur étude, précise et historique, nous aide à prendre conscience que les habitudes des églises évangéliques actuelles n'ont aucun fondement biblique, n'ont pas été enseignées ni mises en place ni encouragées par les apôtres, mais sont pour la plupart issues de l'histoire du catholicisme prenant leurs racines dans le paganisme antique. On peut considérer que le catholicisme n'est pas du christianisme mais du néo-paganisme par ses dogmes erronés et ses pratiques religieuses traditionnelles ; messes du dimanche, prêtres, sermons, eucharistie, réunions stéréotypées et répétitives... Ces habitudes se sont bâties au cours des siècles, après la mort des apôtres, elles sont davantage issues des temples et des croyances polythéistes que de la Bible. Ces traditions se sont figées dans le catholicisme, et perpétuées dans le protestantisme qui n'a hélas pas tout réformé. Dans le protestantisme et dans toutes les assemblées évangéliques qui en ont découlé. Culte (messe), pasteur (prêtre), prédications (sermon), sainte-cène (eucharistie), hiérarchie contraire aux enseignements du Nouveau Testament, ministères qui n'en sont plus, réunions stéréotypées et répétitives, doctrines sans réflexion approfondie sur le sens des textes... on retrouve partout le même schéma religieux et systématique.

"Le christianisme paganisé ?" détail bien l'origine de ce que l'on pratique sans avoir conscience de l'origine et des raisons de ces pratiques et habitudes. Nous n'avons nullement à suivre ces schémas religieux mis en place dans l'histoire et sans lien avec la révélation du Nouveau Testament (Novum Testamentum = Nouvelle Alliance).

Il nous faudra aussi découvrir qu'il n'y a pas que les habitudes d'églises qui ont été paganisées, inspirées du paganisme, mais également les croyances, les doctrines, les convictions, les interprétations des textes. Après la mort des apôtres hébreux, après la mort de ceux qui les avaient connu et qui ont reçu leur enseignement directement, avec toutes les explications nécessaires à une bonne compréhension, les chrétiens, de plus en plus nombreux en Europe, se sont progressivement éloignés de la pensée hébraïque (que l'on trouve dans l'ancienne comme dans la nouvelle alliance) et ont interprétés le sens des textes avec une vision issue du polythéisme et de la philosophie grecque aboutissement à des systèmes religieux, catholiques, protestants, évangéliques qui sont devenus si éloigné de la vie, de la pratique, des convictions des premiers temps de l'évangile.

On peut trouver ce livre sur le site de l'éditeur : https://www.editionsoasis.com/Le-christianisme-paganise-cbaaaaiCa.asp

Trois questions - La croix, l'Homme, la prière.

Ayant reçu par email quelques questions, je me permet de poster ici les réponses que j'ai faites, espérant que cela puisse servir à d'autres...






Comment expliquez-vous la Croix ? Que signifie-t-elle pour vous ?

Il y a de bon auteurs qui expliquent avec profondeur l'oeuvre de la croix, par exemple Serge Tarassenko (lien sur son site dans la colonne de droite sur ce blog) et T. Austin-Sparks (lien sur son site dans la colonne de droite sur ce blog), et je ne saurais dire mieux qu'eux. Je crois que l'oeuvre de la croix – dont la mort ne doit pas être dissociée de la résurrection – est un processus de création. C'est le processus que Dieu utilise pour atteindre son but, l'accomplissement de sa volonté, de son dessein : faire l'Humain à son image. C'est là le règne de Dieu, régner c'est remplir. La métaphore que Jésus utilise, racontée dans l'évangile, est celle du grain de blé : « Si le grain de blé ne meurt... ». ... Porter du fruit étant la résurrection et la vie qui se manifeste, la vie de Dieu dans l'humanité. Le brisement (comme pour le grain de blé) et la résurrection sont une transformation de l'être, pour devenir une nouvelle création, le grain de blé devient une autre création, un épis. La croix permet à l'Humain cette métamorphose. Etre dépouillé de soi-même (la mort) pour revêtir Dieu (la résurrection), devenant ainsi à son image, à sa ressemblance. La croix, c'est bien plus que le sang et le pardon des péchés. Cela en fait parti mais il y a bien plus. Dieu se faisant Homme (Humain) fait passer la nature humaine dans la mort et la résurrection, nous associant à lui en revêtant notre nature (« J'ai été crucifié avec Christ... » dit Paulus dans l'épitre aux Galates). Il y a plusieurs sens au terme « mort » dans les Ecritures et nous pouvons nous tromper souvent en comprenant mal le sens du mot dans tel ou tel passage. 


Quelle est pour vous la destinée de l'Homme ? 

C'est d'être uni à Dieu. L'union. Être « participant de la nature divine... », être avec lui un seul esprit. Sans confusion. Une union dans l'amour. Nous recevons sa vie et vivons par lui, par sa nature qui est esprit et vie, étant ainsi élevé au-dessus du seul fonctionnement de l'âme (psyche/psychisme – âme qui n'est pas reniée pour autant durant notre séjour terrestre mais guérie), progressivement, pour vivre par l'esprit. C'est là le but de toute la création. C'est cela devenir Fils, c'est cela être une nouvelle création. La vie éternelle c'est de le connaître, « le connaître » c'est être uni à lui, c'est recevoir sa vie. Sa vie c'est sa nature, c'est son esprit, c'est son être. La racine hébraïque de YHWH c'est « être », d'où le « Je suis » d'Exode révélé à Moïse. Il ne s'agit pas là de croyances ni d'habitudes religieuses, ni de pratiques, mais de vie et de transformation de la personne humaine par la vie divine. Je conseille sur ces sujets la lecture des ouvrages du grand théologien Claude Tresmontant.


Comment prier, qu'est qu'une démarche de prière ?

C'est une bonne question et un grand sujet que je ne saurais aborder avec pertinence. Serge Tarassenko disait qu'on ne doit pas prier pour que les choses arrivent mais parce qu'elles vont arriver, je ne sais pas si il exprimait bien sa pensée ainsi mais il me semble qu'il y a là un secret que je n'ai pas encore complètement percé. Nos prières devraient être en adéquation, au diapason de l'oeuvre de Dieu dans l'Humanité, en conformité avec son but. Accompagner son oeuvre, son action, être co-ouvrier. La prière c'est aussi une communion en esprit, avec ou sans expression de mots. On peut prier pour les besoins, et plus profondément en ayant conscience de l'oeuvre accompli par Ieshoua (Jésus) à la croix, ce qui est acquis dans l'Oint de yhwh ("Christos" en grec mal traduit par "Christ" en français). Laissez-vous guider par le souffle de Dieu (« ruach » en hébreu, « pneuma » en grec, « esprit » dans nos traductions courantes qui ne sont hélas pas toujours assez précises, le terme « esprit » n'étant pas explicite, le terme « souffle » étant plus parlant). C'est sa vie qui nous conduit dans ce qui est juste (ajusté à son intention parfaite pour l'Humain et toute la création, « sa volonté bonne, agréable et parfaite » dit Paulus dans l'épitre aux Romains, chapitre 12, verset 2). 

Je n'ai fait qu'effleurer ces sujets qui méritent d'être développés.