L'histoire
de Jérusalem, un livre remarquable.
L'auteur,
Simon Sebag Montefiore, historien formé à Cambridge et plusieurs
fois primé pour ses biographies, dépeint ici une fresque historique
stupéfiante d'une grande précision, allant de l'époque du Roi
David où Jérusalem était une petite citadelle dans les montagnes
de Canaan, pas encore une ville, jusqu'à la guerre des « Six
Jours » en 1967.
Ce
que j'en retiens... Combien
les judéens ont souffert par la violence sans mesure des soldats
romains lors de la destruction du temple par Titus en 70. Combien ils
ont souffert ensuite du rejet et du mépris par les catholiques
romains.
Comment
les musulmans qui ont repris Jérusalem aux catholiques romains ont
protégés les juifs contre ces derniers, leur redonnant des droits
qu'on leur avaient ôté tout en les dominant.
Combien
il fut difficile d'établir l'Etat d'Israël au XXe siècle. Combien
il y eu d'opposition, de combats, d'attentats (y compris les
attentats terroristes des organisations juives contre les
britanniques en place). Combien il fallut de guerres et de
négociations politiques.
Combien
les juifs ont cherché de compromis, se voulant conciliant pour un
partage des terres entre arabes et juifs au XXe siècle, combien les
arabes ont refusé, ne voulant qu'il n'y ait ne serait-ce qu'un foyer
national juif. Combien ils ont voulu avant tout les exterminer
(soutien à Hitler, guerre de 1948/1949).
Que
les sionistes n'étaient pas toujours d'accord sur les moyens à
mettre en oeuvre pour aboutir à un état hébreu, les uns préférant
la diplomatie, les autres employant les armes.
Que
les arabes - de la Syrie, de l'Irak, de la Jordanie - n'étaient pas
toujours uni contre les juifs, se concurrençant pour dominer la
région et la ville, certains acceptant les propositions des anglais
et de l'ONU pour un partage des terres, d'autres les refusant
catégoriquement.
Comment
les anglais n'ont pas soutenu jusqu'au bout le projet sioniste,
comment les français voulaient une part pour leur empire (à
l'instar de l'amérique du Nord et de l'Asie), comment le président
américain Harry Truman a pesé en faveur de la création de l'Etat
d'Israël, comment Joseph Staline fut le premier à reconnaître
l'état hébreu officiellement.
A
la lecture de ce livre, on comprend mieux l'histoire incroyable de
cette ville, on comprends mieux ce qui se passe aujourd'hui. Plus de
600 pages, un régal à lire. Comme mon coeur s'est davantage attaché
au peuple d'Israël et à Jérusalem après cette lecture
passionnante et honnête. « Au commencement... il y eut un
soir, il y eut un matin... » (Genèse 1), cela commence
toujours par un soir, sombre, cela fini par un matin, lumineux.
L'histoire avance, l'avenir est un soleil levant, une étoile du
matin.
Un livre des éditions Calmann-Lévy.