samedi 16 juin 2018

Eglises de maisons : Partie 2 : Les problèmes.

Article en cours d'écriture...



 






Une réflexion sur les églises de maison, leur nécessité et leurs difficultés, en deux parties. 
- 1 : La nécessité des églises de maisons.
- 2 : Les difficultés des églises de maisons.



Les problèmes des églises de maisons aujourd'hui.


Voyons un peu maintenant les problèmes que l'on rencontre dans les églises de maisons. J'ai fréquenté plusieurs églises de maison ces dernières années et j'ai constaté quelques difficultés qui empêchent un développement sain. Ces problèmes rejoignent les points de l'article précédent sur la nécessité des églises de maisons.

1 - La reproduction d'un schéma d'église qui nous a formaté. On quitte les assemblées évangéliques désireux d'un retour à plus d'exactitude biblique, on veut quitter des hiérarchies étouffantes et sclérosantes voire destructrices, et hélas, on reproduit souvent le même fonctionnement. Très vite un autre chef voit le jour, très vite une nouvelle domination s'installe et ça recommence. Soit qu'un membre soit à l'origine du nouveau groupe soit qu'il s'y impose progressivement, gentiment ou par manipulation psychologique, convaincu de "son appel", de "sa vision", qui le conduit à vouloir développer "son église". Pourquoi un retour involontaire à ce qu'on a quitté ? Parce que notre vision des églises est formaté. Nous sommes tellement imprégnés, imbibés de cette manière de faire - qui nous vient de siècles de catholicisme - qu'on a du mal à le plus grand mal à penser et vivre autrement. Si on sort de ce schéma du chef-dirigeant, on craint le chaos, on craint le laxisme... On n'a pas compris que l'église est un corps vivant et aimant et non pas une entreprise qui doit être active et productive. On doit tendre vers plus de croissance spirituelle, plus de vie, plus d'amour, plus de paix, plus de joie, plus de patience, plus de douceur... pas plus de membres, pas plus de réunions, pas plus de programmes et d'activités. C'est la communion et la vie en nous qui doit être visée. Cette vie qui doit se développer dans notre être et changer notre personne ce qui aura des conséquences dans toute notre vie, os choix, nos réactions, nos comportements. Ce n'est pas une question de présence à des réunions ni d'engagement dans des réunions. 

Il semble difficile d'être dé-formaté. Ou en tout cas, cela prend du temps, ça peut être long. Cela prend du temps pour pouvoir à nouveau penser autrement, voir autrement, comprendre autrement. Ayant baigné des années dans les principes hiérarchiques beaucoup sont désorienté dès qu'il n'y a plus de chef pour diriger. C'est un principe naturel, charnel, humain. C'est un principe du monde et non du Royaume de Dieu. Nous devons ré-apprendre à être conduit par l'esprit. Nous devons refuser les principes de domination et chercher ce qui édifie.

2 - Une nouvelle imposition de ce qu'on doit croire, toujours au détriment de l'étude saine des Ecritures. 
Un chef ou une personne au caractère dominant, souvent des profils d'entrepreneurs ou de meneurs d'hommes, ou un groupe aux convictions communes, recommencent à imposer aux autres leurs convictions doctrinales, il faut croire absolument à telle ou telle doctrine et ça recommence. On reproduit alors exactement le schéma que l'on a quitté on veut re-construire un groupe avec des doctrines "vraies". Au lieu de chercher la vie et d'étudier les Ecritures sans  à-priori. La difficulté est qu'on a tous déjà un arrière-plan doctrinal, on ne peut pas y échapper, on part forcément de quelque part, on a tous déjà des convictions issues des mouvements dont nous venons. On ne peut pas faire table rase d'un coup. Il ne s'agit pas de tout rejeter ou de tout renier mais de se replonger dans l'étude des Ecritures, patiemment, humblement, en restant à l'écoute, en s'exprimant respectueusement et sans rien imposer aux autres. 


3 - Des relations malsaines, intrusives, manipulatrices empêchant la liberté, l'équilibre, la croissance et le développement de chacun.

C'est une troisième difficulté, et elle est grande. .Nous devons chercher à développer des relations, connaitre l'autre mais dans le respect de sa vie et de sa personne ("Que chacun se mêle de ses propres affaires" dit Paulus), dans le respect de ses besoins, qu'ils soient physique, psychique ou spirituel. Etre attentif au souffrance de l'autre, chercher à aider. Nous devons éviter deux écueils : L'indifférence à l'autre et les relations malsaines, intrusives, manipulatrices. Connaitre l'autre c'est l'aimer, pas lui imposer ce qu'on veut qu'il croit ou qu'il fasse. Cela demande une vision saine, de la volonté, de l'humilité, de la patience. Sans le Seigneur en nous comment pourrions-nous y arriver ?

4 - Ne pas tenir compte du temps.
Enfin, il y a surement une notion de temps qui est importante. Le temps de mûrir, de grandir, de renoncer à nos fausses visions d'églises, à nos convictions erronées issues des mouvement de l'Histoire. Le temps que notre caractère soit changé par l'Esprit afin de pouvoir enfin devenir doux et humble de coeur. Le temps de tisser une communauté plus saine, de trouver l'expression du désir commun : connaître le Seigneur et manifester son amour les uns envers les autres. Nous sommes des obstacles que le Seigneur doit raboter, élaguer, redresser. C'est là toute l'oeuvre de la croix nécessaire pour être créé à son image, selon sa ressemblance. 


Conclusion
Je sais que ce n'est pas facile. J'en ai fait l'expérience. Une analyse théorique ne résout pas forcément d'emblée les problèmes pratiques. Mais elle est vitale pour se remettre dans la bonne perspective, sur les bonnes rails, pour définir un meilleur objectif, pour comprendre ce qu'on doit éviter. Comment faire ? Je ne sais pas quand la volonté de chacun n'est pas au diapason, je ne sais pas quand le désir de chacun n'est pas le même. Comment allons-nous remettre en place de vraies communautés ? Equilibrées, saines, intelligentes, édifiantes, sans doctrines-carcans ni chef voulant utiliser les autres pour son prestige et sa carrière. 

Comment allons-nous remettre en place de vraies communautés ? Dont le but serait de grandir dans la connaissance de Dieu, dans la vie de Christ, en maturité et en force spirituelle, dont le but serait de grandir dans l'amour, de s'aimer les uns les autres et non pas de formater des disciples pour un mouvement. J'essai de proposer des pistes de réflexion qui y aideraient. Toutefois, je sais bien qu'il s'agit avant tout d'une oeuvre et d'un parcours spirituel de grande ampleur. Peut-être ne sommes-nous encore que trop charnel, même dans nos désirs d'églises. C'est possible, c'est probable. Ne nous culpabilisons pas, ne nous jetons pas la pierre, ni à nous-mêmes ni aux autres. Soyons humbles et patients. "Celui qui peut faire au delà de ce que nous demandons et pensons..." veille avec tendresse sur nous, sa volonté est ferme et son dessein en route.

A ce sujet, voir mon article : "12 points pour une réforme de l'église" : https://didiermillotte.blogspot.fr/search?q=12+points
Et "Eglise de maison partie 1 : La nécessité des églises de maisons." 
Des livres : "Le christianisme paganisé" de Frank viola, "La vie normale de l'église" de Watcman Nee.

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